Xavier Mairesse, réalisateur au parcours atypique

Qui pourrait imaginer qu’un des meilleurs réalisateurs de publicité au monde se cache en pleine campagne wallonne dans une ancienne fermette perdue au milieu des champs et des vaches. 

par

Diego Laga (CCBY NC SA)

Qui pourrait imaginer qu’un des meilleurs réalisateurs de publicité au monde se cache en pleine campagne wallonne dans une ancienne fermette perdue au milieu des champs et des vaches. 

Diego Laga (CCBY NC SA)

Au bout du chemin de terre qui mène jusqu’à sa maison, on découvre une vieille Peugeot 205 envahie par la végétation et sa voiture qu’il utilise depuis 15 ans. Des détails sans importance pour certains, mais qui en disent long sur la personnalité de Xavier Mairesse, un homme resté simple malgré le succès dont il jouit. C’est d’ailleurs une impression qui se confirmera au moment de notre rencontre, celle d’un homme de 50 ans jovial et blagueur qui se veut sans fioritures ni fierté mal placée.

 L’homme aux 149 récompenses

À l’heure actuelle, Xavier Mairesse a amassé 149 récompenses tout au long de sa carrière. Cet incroyable palmarès a débuté en 2002 lorsqu’il se voit récompensé à Cannes du prix du meilleur jeune réalisateur. Il a travaillé avec de grands noms tels que Robin Williams, Zidane ou encore Brad Pitt. Mais comment cet ancien étudiant de l’IHECS a réussi à gravir les échelons pour en arriver là aujourd’hui ?

D’après ses mots c’est par « naïveté« . Bien qu’il soit l’un des réalisateurs les plus demandés, il ne se considère toujours pas comme tel. “J’ai toujours tout fait dans la plus grande naïveté” avoue-t-il.

Un parcours qui débute à l’IHECS

Adolescent, Xavier se familiarise avec la caméra de son père. Plus tard, il essaye d’intégrer l’IAD, mais échoue au test d’entrée. “C’est sans doute une des meilleures choses qui me soit arrivées” dit-il. “Me former autrement que dans une école de cinéma m’a permis de ne pas être formaté et de garder mon imaginaire et ma créativité intactes”. C’est après cet échec que le jeune homme s’inscrit à l’IHECS. Tout au long de sa formation dans cette école que nous connaissons bien (Mammouth y évolue lui aussi), il profite comme nul autre du matériel mis à disposition et découvre lors des exercices de JT que sa place se trouve bel et bien derrière la caméra.

En parallèle, il s’aventure régulièrement dans la bibliothèque de l’INSAS pour découvrir le métier de réalisateur. Après ses projets étudiants, il intègre une maison de production belge en tant que stagiaire. Ce stage lui permet de se rendre au FIFF et d’y rencontrer Denise Robert, une des plus grandes productrice Canadienne. Grâce à cette rencontre, il s’envolera pour le Canada à la demande d’un producteur canadien qu’il attendra sur place pendant un mois et demi en déneigeant des allées pour gagner sa croûte. Finalement, il intègre la boîte de production Cinémaginaire et fait ses armes sur des productions Hollywoodiennes. Il commence à travailler aux côtés d’acteurs mondialement connus. Après cette expérience, Xavier rentre en Belgique. C’est là qu’il devient premier assistant sur un tournage de publicité. Il est repéré grâce à son style américain et intègre plusieurs autres tournages publicitaires. Il exprime un jour à sa productrice son envie de maximiser les moyens dont il dispose en tournage pour créer quelque chose de plus qualitatif. C’est ainsi que Xavier réalise trois courts-métrages, dont deux seront primés à Cannes en 2002. Ce moment marque un tournant important pour sa carrière.

Projets de longs métrages

Aujourd’hui, Xavier Mairesse est en train d’écrire trois projets de long-métrages qu’il prévoit de réaliser dans les années à venir. Mais plus généralement, son ambition est de toucher un maximum de personnes pour changer les comportements. “Si grâce à une publicité pour la sécurité routière, j’arrive à changer le comportement d’une personne et donc à lui sauver la vie, à ce moment-là, j’aurais le sentiment d’avoir bien fait mon travail”. Avec la maturité gagnée au fil des années, le réalisateur a maintenant l’envie d’avoir un impact positif sur la société, un impact qui se fait déjà sentir en Inde grâce à son film Please arrest me. Ce documentaire dénonce l’absence de considération pour les femmes victimes de viol conjugal. 

Au fur et à mesure de sa carrière, Xavier Mairesse a su s’imposer dans un milieu pourtant si fermé. Sa simplicité alliée à sa volonté et son authenticité lui ont permis de se faire une place. Une place dont il compte à présent se servir pour laisser une trace significative à la collectivité. 

Nouveau sur Mammouth

Tout le monde bâille, sauf les girafes !
Toi aussi tu es perdu pour les élections européennes ?
Violences gynécologiques : elles témoignent
Dis, pour qui je vote le 9 juin ?