Ronald et Éloi nous emmènent entre les pierres tombales, les allées fleuries et les fosses fraîchement comblées. Immersion sonore au cimetière, guidée par ses deux fossoyeurs.
Photos : Juliette Cordemans & Alice Courtois
On connaît très peu les métiers de la mort. Parce que la mort, personne n’aime en parler. Pourtant, les fossoyeur·ses s’occupent autant des mort·es que des vivant·es. Et des plantes, aussi.
C’est beau ici, et c’est calme. « Je dirais même que c’est mort, mais c’est un p’tit humour de fossoyeur”, nous répond Éloi, tout sourire.
Les oiseaux chantent sur les tombes, accompagnent le rythme des coups de pelle et animent ce lieu pas si silencieux. Loin d’être macabre, le cimetière est un endroit serein et accueillant, grâce au travail des fossoyeur·ses.
Tout à gauche, la pelle favorite de Ronald. La petite cuisine est parfumée par l’odeur de pain chaud depuis que les fossoyeurs s’essayent à la machine à pain. Aucune tombe n’est laissée à l’abandon. Même si les familles ne viennent plus, les fossoyeurs veillent sur leurs mort·es. « On accompagne les gens à la fin de la vie, comme les sage-femmes accompagnent les gens au début. » – Ronald Fossoyer, ça se fait en équipe. Sinon, c’est prendre le risque d’un éboulement, et de finir enterré·e vivant·e… « En ce moment, c’est assez calme. C’est habituel à cette période, parce qu’on sort de l’hiver » explique Éloi. Rares sont les cercueils qui ne craquent pas sous le poids de toute cette terre… Entre bonnes adresses de pompes funèbres, cartes de vœux et flyer de marabout médium africain, la déco du local n’a pas d’égale.