Entre mythe et réalité : que sait-on de la 5G ?

Le déploiement de la 5G fait polémique en Belgique. De nombreuses informations émergent sur le net à ce propos. Mais sont-elles véridiques ?

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Le déploiement de la 5G fait polémique en Belgique. De nombreuses informations émergent sur le net à ce propos. Mais sont-elles véridiques ?

Alors que Proximus annonce le déploiement d’une « 5G light » en Belgique, de nombreuses informations circulent à ce propos sur les réseaux sociaux. On fait le point avec Jacques Vanderstraeten, médecin généraliste et collaborateur de l’école de santé publique de l’ULB, et avec François Rottenberg, chargé de recherche FNRS et doctorant en télécommunication.

La 5G, c’est la prochaine génération de réseaux de téléphonie mobile. Mais quelles sont ses spécificités ?

François Rottenberg – « Généralement, on associe la 5G à des débits de données élevés pouvant atteindre jusqu’à  20 gigabits par seconde, ce qui permettrait de télécharger des films en très haute définition et rapidement. C’est vrai mais réducteur. D’autres aspects entrent en compte. Par exemple, la densité d’appareils connectés extrêmement haute. La 5G doit être capable de gérer jusqu’à un million d’appareils connectés par kilomètre carré. Ensuite vient la latence, soit le temps entre le moment où vous demandez l’information et le moment où vous la recevez. Si des voitures sont connectées, et doivent éviter un accident, la réaction doit être très rapide. On parle de latence qui est de l’ordre de la milliseconde. Et puis la robustesse : avoir un système très robuste pour certaines applications est plus que nécessaire. Enfin, la sécurité. D’un côté, la 5G va être plus sécurisée que les générations précédentes pour parer aux failles antérieures, mais les risques sont plus grands. Par exemple, on pourra gérer une maison à distance  et quelqu’un de malintentionné pourra éventuellement la pirater. »

La mise en place de la 5G rime-t-elle avec la multiplication du nombre d’antennes ?             

François Rottenberg – » Ce n’est pas encore le cas en Belgique mais on va ouvrir de nouvelles gammes de fréquences appelées  » hautes fréquences « . Ce sont des ondes qui se propagent moins loin et qui nécessitent une densification du réseau et la mise en place de plus d’antennes près des utilisateurs. En fait, il ne s’agit pas nécessairement d’avoir plus de sites d’antennes mais bien d’augmenter le nombre d’antennes par site.  Au lieu d’avoir trois antennes qui couvrent chacune 120°, on parle de mettre en place des dizaines voire des centaines de petites antennes. Ça permet d’augmenter la capacité du réseau tout en diminuant la consommation énergétique. »

Et qu’en est-il de la dépense énergétique lié à 5G ?  

François Rottenberg – « L’énergie utilisée par le réseau va plus que fortement augmenter car la 5G va bien souvent s’ajouter au système préexistant. On va donc rajouter des nouvelles antennes et de nouveaux téléphones qui vont augmenter la pression énergétique sur l’environnement. »

De manière générale, la 5G représente-t-elle un danger pour la santé ?

Jacques Vanderstraeten –  « Au niveau scientifique, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et les autorités de radioprotection suédoises estiment qu’il n’existe pas assez d’études sur le sujet.  On ne peut pas extrapoler les effets sur la santé de la 5G à partir de ce que l’on en sait pour la 2G, 3G et 4G. Les fréquences seront différentes et plus élevées. L’absorption se fait différemment, de façon plus concentrée et au niveau de la peau ou de la surface de l’œil. Alors, on va se dire : »Ouf! Tant mieux, c’est juste la peau ». Pourtant, ce n’est pas qu’une interface mais un réel organe qui peut aussi développer un cancer.

Contrairement à la 2G, 3G et 4G, la 5G utilise des smart antennes.  Le rayonnement émis ne sera plus fixe, mais bien variable et ciblera directement les objets connectés.  La modélisation de l’exposition au rayonnement est donc beaucoup plus compliquée et devient presque imprévisible. Puisque les smart antennes dirigent leurs faisceaux sur les objets connectés, l’utilisateur sera d’avantage exposé en moyenne, via l’ appareil connecté, comme en 2G, 3G et 4G, et via la focalisation supplémentaire du rayonnement de l’antenne la plus proche. »

Certains estiment que la 5G pourrait être responsable de l’affaiblissement du système immunitaire. Est-ce plausible ?  

Jacques Vanderstraeten – « Non,  aucune donnée ne permet de l’affirmer.  Par contre, des études démontrent que certains rongeurs, exposés à des niveaux d’intensités recommandés par l’Icnirp (NDLR: le comité international sur la protection des radiations non ionisantes), développent des cancers, inexistant chez l’homme. Il existe bel et bien des effets biologiques, du moins chez les rats.

Et ils vont même jusqu’à lier propagation du Coronavirus et déploiement de la 5G à Wuhan, l’épicentre de la pandémie en Chine…

Jacques Vanderstraeten –  » On peut s’imaginer des associations du genre de 36 sortes différentes. L’explication de l’émergence du Covid-19 est exactement la même que pour le SRAS et le MERS. Il y a plus ou moins cent fois plus de porteurs que de malades. L’expansion du Covid-19 n’a donc  rien à voir avec l’immunité. Certains en décèdent avec même une excellente immunité. De plus, peu nombreux sont les pays à disposer de la 5G, alors que d’après les chiffres chinois, la propagation du virus est bien plus virulente ailleurs dans le monde qu’à Wuhan. « 

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Une réponse à “Entre mythe et réalité : que sait-on de la 5G ?”

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