Walibi, attraction des élections

Entre loisirs et nuisances, Walibi anime la campagne électorale

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Mathieu Golinvaux

Entre loisirs et nuisances, Walibi anime la campagne électorale

Mathieu Golinvaux

Pour les centaines de riverains habitant à côté de Walibi, ce n’est pas de tout repos. Les nuisances sonores, les convois exceptionnels qui passent dans les rues étroites mais aussi les visiteurs qui se garent dans des propriétés privées font du parc d’attractions un enjeu incontournable pour la commune de Wavre. Le voisinage, Walibi et les politiques essayent de s’entendre à la veille des élections communales.

Benoît Thoreau s’est installé en 78 sur les hauteurs de Limal, un village surplombant Walibi, trois ans après la création du parc. Le parc, dont le nom tient son origine des 3 villages qui l’entourent, Wavre-Limal-Bierges, n’avait pas encore la même ampleur qu’aujourd’hui. « Au début, les attractions consistaient en une grande roue et du ski nautique. » C’est dans les années 80 que les nuisances ont commencé avec l’installation du Sirocco, une attraction sur rails avec un chariot qui fait des loopings. Les habitants ont eu peur pour leur tranquillité, « ce fût la révolution chez les riverains », se souvient Benoît.

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Pour les centaines de riverains habitant à côté de Walibi, ce n’est pas de tout repos. Les nuisances sonores, les convois exceptionnels qui passent dans les rues étroites mais aussi les visiteurs qui se garent dans des propriétés privées font du parc d’attractions un enjeu incontournable pour la commune de Wavre. Le voisinage, Walibi et les politiques essayent de s’entendre à la veille des élections communales. Article à lire sur Mammouth.media

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Dégâts & vitesse des voies publiques

Une quarantaine d’années et une moyenne de 1 million de visiteurs par an plus tard, les riverains se plaignent toujours, mais plus seulement pour les nuisances sonores. Le parc attire d’autres problèmes, notamment sur les voiries. Des travaux en cours pour installer une nouvelle attraction dans le domaine provoquent des nuisances routières. Des poids-lourds empruntent la ruelle Al Buse puis la rue Joseph Dechamps qui borde le parc pour accéder au chantier. Cette dernière n’est pas prévue pour accueillir des véhicules lourds, provoquant des dégâts et des situations dangereuses. « Les gros camions qui passent dans la rue fort abîmée, déformée, creusée à certains endroits, ça fait vibrer les maisons. Il y a des fissures à l’intérieur des maisons qui apparaissent », partage Julie, habitante de la rue Joseph Dechamps.

Au carrefour entre les deux rues citées ci-dessus, Paul Brasseur (MR), échevin en charge de la mobilité explique la situation, « il y a une obligation (pour les camions) d’arriver dans le parc par des entrées spécialement dédiées et non pas par la rue Joseph Dechamps. Malheureusement cette obligation n’est pas toujours respectée. » D’autres camions, indépendants de Walibi, se retrouvent perdus au carrefour, souvent mal guidés par leur GPS. « On ne peut pas accuser Walibi de tous les maux qui résultent du charroi et du trafic sur les routes », souligne l’échevin.

« Il n’y a pas que les camions, il y a aussi les automobilistes. Ils roulent trop vite en général. Aucun aménagement n’a été réalisé pour contrer cela, on a peur pour nos enfants. La commune nous a dit que c’était hors de question qu’on mette la rue à 30km/h et que pour les réducteurs de vitesse il n’y avait pas de budget, » soulèvent Julie et Pascale. Habitantes de la rue en question, elles ont lancé une pétition pour demander un meilleur aménagement. La ville leur a annoncé avoir entamé une étude pour réhabiliter la route, « pour en faire une route complètement rénovée, et avec la création d’un trottoir qui aujourd’hui est inexistant » déclare Paul Basseur.

Des nuisances sonores pesantes

Pour ce qui concerne les nuisances sonores, la ville de Wavre est sur le coup. « Nous imposons à Walibi de limiter le bruit à 55 décibels maximum. Ce qu’ils peuvent moins gérer c’est les bruits des visiteurs. Pour cela une mesure importante a été imposée au parc; un mur antibruit de 8 M de haut et 190 M de long a été construit. »

Benoît Thoreau, membre de l’opposition avec les Engagés, trouve le soutien de la part des autorités communales insuffisant, « nous demandons en tant qu’opposition, un meilleur contrôle du niveau de nuisances du parc. Au fur et à mesure qu’on ajoute des attractions, le niveau de bruit augmente. Il faut surveiller cela vu qu’on s’approche des limites, on les a même dépassées certains jours lors des dernières mesures de bruit. Nous demandons une instauration de mesures régulières de bruit au moins chaque année. »

L’opposition a mené une enquête publique sur toute la population de Wavre. Elle a révélé des niveaux de bruit parfois insupportables. Essentiellement sur le bruit routier causé par l’autoroute, mais Walibi était également cité dans les producteurs de bruit. « C’est un problème de santé publique », estime Monsieur Thoreau.

Les nocturnes Halloween : le test

Qui dit fin octobre dit Halloween, la période la plus importante de l’année pour le parc qui organise, comme chaque année, 9 nocturnes: des soirées ou l’ouverture du parc est prolongée jusqu’à 22h. Les riverains, comme les touristes, se préparent à ces soirées, mais ne s’inquiètent pas pour les mêmes raisons.

Paul Brasseur (MR) a conscience de la responsabilité de la commune à organiser au mieux ces soirées, mais admet que celle-ci se retrouve parfois impuissante: « Dès qu’il fait beau, les touristes viennent en masse, cela rend la situation extrêmement difficile à gérer pour Walibi, mais aussi pour la ville de Wavre, puisque nos forces de l’ordre sont parfois dépassées par des événements dont on ne mesure pas forcément l’ampleur à l’avance. » Face à cet afflux de touristes, les conséquences sur les riverains sont directes: « Il y a 2 ans, c’était le bordel, quand il y a une grosse journée d’affluence, les parkings sont saturés et les gens se garent n’importe où, par exemple dans les propriétés privées » racontent Julie et Pascale. Elles se rappellent également du vacarme causé par les nocturnes.

Le scénario de Halloween 2022 ne semble pas risquer de se reproduire cette année. La majorité affirme avoir pris la situation en main : « Avec Walibi, nous discutons pour mettre en place des mesures comme par exemple des trains spéciaux, insister sur le covoiturage avec une aire de dépose-minute ou encore des parkings de délestage qu’on peut réserver temporairement. »

La gestion du problème de Walibi va-t-elle changer après les élections ? Le parc d’attractions, qui est la principale activité touristique de Wavre, en fait la commune avec le plus de visites par an en Wallonie soit 1.3 millions de visiteurs (Walstat). Gérer un exploitant si populaire peut être délicat. L’opposition table sur une approche plus stricte, « le pouvoir communal est actuellement trop laxiste vis-à-vis de Walibi, nous souhaitons que des règles plus strictes soient appliquées pour le bien-être des riverains. » La majorité, elle, se veut conciliante, « notre objectif n’est pas de prendre parti pour l’un ou pour l’autre, mais c’est de rester neutre et de garder l’Église au milieu du village. »

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