Victoire citoyenne à Anderlecht

Quand les commerçants refusent de baisser le rideau

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Crédits photos : Jimmy Loozen, Nonna Jouannaud et Pauline Neuray

Quand les commerçants refusent de baisser le rideau

Crédits photos : Jimmy Loozen, Nonna Jouannaud et Pauline Neuray

Alors qu’une faible musique s’échappe de la radio d’un night shop en face de la station de métro Clemenceau, l’indignation de certains monte. Le matin du 1er novembre, les habitants d’Anderlecht ont appris par la presse locale la proposition du bourgmestre, Fabrice Cumps (PS) : installer un couvre-feu commercial dans les quartiers de Clemenceau, Résistance et Cureghem. Celui-ci prendrait place de 21h à 5h pour Clemenceau et de 22h30 à 5h pour Résistance et Cureghem.

Prévue comme un outil contre l’augmentation des nuisances liées à la drogue et à l’errance, la mesure fait du bruit auprès des riverains, ceux-ci y voyant une restriction de leur liberté, une menace économique, mais aussi un isolement plutôt qu’une aide pour les quartiers visés. Plusieurs commerçants expliquent également que la commune ne les aurait pas consultés avant d’avoir proposé ce couvre-feu, renforçant le fossé ressenti entre les citoyens et le pouvoir communal.

« On est là, on est là (…) pour les droits des commerçants nous on est là ! » Les cris des manifestants se font entendre le 6 novembre avant l’ouverture du conseil communal. Arrive le vote du couvre-feu et, sur base du règlement d’ordre intérieur, le président du conseil refuse la demande d’interpellation des citoyens, au déplaisir de Monsieur Cherfan (Team Fouad Ahidar 1070) qui exige la révision de ce refus.

Suite à une concertation des présidents de partis, l’interpellation est finalement autorisée. Un débat sportif entre citoyens, échevins et collège communal commence. Le couvre-feu est finalement voté et refusé, une partie des élus issus de la majorité (MR, Les Engagés, VLD et CD&V) ayant eux-mêmes voté contre.

Les cris de joie remplissent la commune et une manifestante exulte, le sourire aux lèvres : « Si on doit retenir une chose aujourd’hui, c’est que c’est nous (les citoyens) qui avons le pouvoir. Et il faut qu’on l’utilise. »

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