Vendée Globe: les coulisses de la préparation de Denis Van Weynbergh

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À 55 ans, le skipper belge Denis Van Weynbergh a bouclé le Vendée Globe, l’une des courses à la voile les plus exigeantes au monde. Un exploit rendu possible grâce à une préparation intense, forgée par des années de travail, de doutes et de passion.

Denis Van Weynbergh est entré dans l’histoire en devenant le premier skipper belge à boucler le Vendée Globe, la plus grande course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. Après avoir passé 117 jours en mer, il a franchi la ligne d’arrivée le 8 mars 2025 aux Sables-d’Olonne mais n’a malheureusement pas pu être classé, la ligne d’arrivée ayant fermée le 7 mars à 8h. Il s’agit néanmoins d’un exploit, qu’il n’aurait pas pu accomplir sans une préparation rigoureuse, aussi bien sur le plan financier que physique et mental. 

Se forger un physique à la hauteur du défi

« Le Vendée globe c’est très dur. Parfois quand je manœuvrais, je dégueulais parce que j’étais épuisé ». Pour Traverser les océans en manœuvrant des voiles pouvant peser jusqu’à 85 kilos n’a rien de simple, et Denis Van Weynbergh a dû se préparer physiquement avant le départ du Vendée Globe. 

Lors d’une interview, il nous explique que cette préparation physique s’est construite sur le long terme. Ce programme exigeant a débuté quatre ans avant le départ, avec deux transatlantiques par an, c’est-à-dire deux traversées de l’océan Atlantique à la voile, représentant entre 80 et 90 jours passés sur l’eau chaque année. 

En plus de ses entrainements en mer, Denis Van Weynbergh a entretenu sa condition physique en pratiquant certains sports comme le vélo et la natation. Il s’est aussi rendu à la salle de sport plusieurs fois par semaine, accompagné d’un kinésithérapeute et d’un coach sportif. 

Préparer son esprit à la solitude et aux doutes 

Avant de se lancer dans la traversée du Vendée globe, Denis Van Weynbergh a aussi dû apprendre à gérer la solitude et les moments de doutes. Pour s’y préparer, il a travaillé avec un coach mental en amont du départ. Trois mois avant la course, ils se retrouvaient par visioconférence ou par appel tous les 15 jours pour se préparer à affronter cette traversée éprouvante. 

« Sur le Vendée Globe, c’est plus facile d’avoir des pensées négatives que positives ». Pour chasser les premières durant la traversée, Denis Van Weynbergh consignait chaque jour dans un cahier tous les moments positifs vécus au cours de la journée. 

Une course aux sponsors avant celle autour du monde

« Quand tu n’as pas de sponsors, tu n’as pas de salaire et donc tu ne peux pas faire de course ». En 2020, Denis Van Weynbergh avait dû renoncer au départ du Vendée Globe faute de budget suffisant. C’est alors qu’il s’est lancé à la recherche de sponsors où il a dû vendre son projet au point de presque en devenir un représentant commercial. « Ton premier boulot comme skipper c’est représentant commercial. C’est être directeur commercial et vendeur et ça me prenait 80% du temps ». 

Dans sa préparation pour le Vendée Globe, Denis et son entourage avaient défini plusieurs étapes cruciales. La première était celle d’oser se lancer dans l’aventure. La deuxième, trouver un partenaire majeur. La troisième était de se qualifier et d’être au départ au Vendée Globe. Et la dernière, franchir la ligne d’arrivée et terminer la course. Mission accomplie, malgré les difficultés rencontrées pour trouver un partenaire majeur, qui s’est finalement concrétisé avec le soutien de D’Ieteren Group, un sponsor 100% belge.

En plus du soutien financier de ses différents sponsors, Denis Van Weynbergh a lancé une campagne de crowdfunding, loué son bateau pour des téléfilms et organisé des sorties en mer avec des particuliers pour financer son projet. Il a même dû dormir sur son bateau l’année précédant le départ, faute de moyens pour se loger dans un hôtel. 

Lorsqu’on demande à Denis Van Weynbergh quel a été le domaine de préparation le plus difficile, il répond sans hésitation, que c’est l’aspect financier qui a été le plus compliqué.

Éviter le mal de mer : l’importance d’une alimentation adaptée

Avant chaque départ en mer, il est essentiel de suivre une alimentation adaptée. Denis Van Weynbergh s’est rendu compte, par exemple, qu’éviter certains aliments comme le pain et les boissons sucrées, une semaine avant une sortie en mer, lui permettait de ne pas tomber malade sur le bateau. Cette stratégie alimentaire lui a permis de moins souffrir du mal de mer, un phénomène pourtant rare chez les skippers. 

Le soutien familial, un pilier dans cette aventure  

Le soutien familial s’est révélé être l’un des éléments les plus importants. Pouvoir compter sur ses proches permet de surmonter les doutes et de pouvoir gérer les moments de stress grâce à leurs encouragements. Papa de deux garçons, Denis Van Weynbergh a pu compter sur eux pour l’accompagner dans sa préparation et dans sa traversée.  Il raconte que la séparation avec sa famille s’est faite naturellement, avant le départ du Vendée Globe. Déjà installé aux Sables d’Olonne pour les préparatifs, Denis ne voyait déjà plus beaucoup sa famille. Ses enfants étant déjà grands, la séparation s’est faite plus facilement, et Denis a pu compter sur leurs encouragements et leurs soutiens pour accomplir son rêve : terminer le Vendée Globe.

Cette préparation intense ne résume pas à une simple effort sportif. Derrière la dimension physique se cache un autre enjeu de taille, le financement. En Belgique, un pays dominé par le football, le cyclisme ou le hockey et où la voile ne fait partie intégrante de la culture comme en France, la recherche constante de sponsors et les nombreuses difficultés économiques est un vrai défi. Denis Van Weynbergh a dû se battre avec acharnement pour pouvoir le relever. C’est là aussi, sur terre, que se situe sa réussite. 

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