Stéphanie Lange : un engagement politique pour une société plus inclusive

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Stéphanie Lange est députée chez Les Engagés pour les parlements de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Bruxelles depuis juin 2024. Elle a fait de son handicap moteur une force et un combat. Combat pour plus d’égalité. Combat pour l’inclusion des personnes en situation de handicap.

Sincère et déterminée. C’est ainsi que Céline Fremault, ancienne ministre régionale bruxelloise des Personnes handicapées et ancienne membre du Centre Démocrate Humaniste (CDH), décrit Stéphanie Lange. Les deux femmes se connaissent depuis plusieurs années déjà. Et ce qui les amène à se rencontrer, c’est leur combat commun pour une société plus inclusive.

La politique comme moyen d’action pour l’inclusion

Juriste de formation, Stéphanie Lange ne sait pas dans quel secteur se diriger après ses études. Jusqu’au jour où sa route croise celle de Céline Fremault. En 2019, durant cinq mois, Stéphanie Lange effectue un stage à ses côtés. “C’est là que je me suis rendu compte de l’influence que pouvaient avoir les politiques sur le changement de la société“. Elle sait alors ce dans quoi elle veut se lancer : la politique. Et le changement qu’elle veut apporter, c’est celui de l’inclusion des personnes en situation de handicap. Elle qui est en situation de handicap moteur se rend bien compte des manquements à l’inclusion des personnes en situation de handicap dans notre société.

Ce stage marque aussi Céline Fremault. Des stagiaires, elle en a vu passer. Mais Stéphanie la marque particulièrement. Elle a un très beau CV, est parfaitement trilingue et a étudié le droit de la santé en Suisse. Elle est aussi jeune et avide d’apprendre. Céline Fremault était investie depuis plus de vingt ans dans le handicap. Mais face à Stéphanie Lange, son regard sur les personnes en situation de handicap évolue. Elle se trouve désormais devant la preuve même que le handicap n’est pas toujours un frein, mais bien souvent une force. “Une chose était d’être investie dans le handicap, une autre chose est de voir grandir quelqu’un qui est en situation de handicap dans la vie publique.

“Il ne faut pas toujours tout prendre pour soi”

Ce qui amène Stéphanie Lange chez Les Engagés, c’est la refondation du parti. Ce dernier troque en mars 2022 son nom de Centre démocrate humaniste pour celui des Engagés. Dans ce nouveau nom, une promesse : celle du changement, ce pour quoi la jeune femme veut se battre. Elle participe à l’écriture du programme électoral du parti et se voit ensuite proposer de participer à la campagne électorale, ce qu’elle accepte.

Mais faire bouger les lignes ne s’annonce pas si facile. D’une part, il n’y a toujours pas de gouvernement à Bruxelles à l’heure actuelle. Et quand il y a un gouvernement, les négociations ne sont pas toujours aisées. “Là où on (ndlr : Les Engagés) est au gouvernement, on doit quand même négocier avec des partenaires de majorité qui n’ont pas toujours forcément la même vision que la nôtre. Donc ça complique la tâche et la volonté d’avancer vers l’inclusion”. Malgré ces négociations parfois compliquées, Stéphanie Lange garde en tête ses objectifs et persévère. Son poste nécessite du caractère. “La critique est parfois assez rude et les débats démocratiques peuvent aussi parfois être très rudes. Donc il ne faut pas toujours tout prendre pour soi”.

“Finalement, le handicap n’est peut-être pas aussi handicapant qu’il peut paraître”

Cette détermination, Stéphanie Lange la traduit aussi en dehors de sa vie politique. Elle aime en effet relever des défis sportifs. Elle a déjà participé aux 100 km de Doc’Riders deux années de suite en tandem. Ce challenge est pour elle une manière de s’évader et de se dépasser. “On avait toujours dit que je n’allais jamais pouvoir faire du tandem parce que j’ai un problème d’équilibre”. Cette année, elle a tenté de relever le défi de Cap48. L’objectif : marcher 100 km en 21 jours. Elle a réussi à en faire 75. “Il y a toujours ce petit challenge qui m’aide à me surpasser et à me dire que finalement le handicap n’est peut-être pas aussi handicapant qu’il peut paraître.

Outre sa détermination, son entourage est également primordial au quotidien. Être politicienne signifie aussi afficher publiquement ses idées et son orientation politique, ce qui peut parfois créer des tensions avec des proches qui défendent d’autres courants. Plusieurs membres de la famille de Stéphanie Lange l’ont beaucoup soutenue durant la campagne électorale en faisant sa publicité. Mais ils n’en étaient pas moins inquiets pour elle, surtout sa maman. “Elle avait peur de l’avenir. Elle avait peur que ça fasse beaucoup de boulot, que je sois trop fatiguée, que ce soit trop quoi”. La politique occupe aujourd’hui une place prépondérante dans la vie de Stéphanie Lange. Si cela peut parfois se révéler très fatigant, elle tient le coup, notamment grâce au soutien d’autres politicien·ne·s de son parti.

“Elle symbolise ce que doit être demain une assemblée publique”

Stéphanie Lange amène avec elle un changement de mentalité dans la politique en général. La parlementaire se déplace parfois en chaise roulante. Or, jusqu’à maintenant, le Parlement bruxellois est inaccessible aux personnes à mobilité réduite. Toute personne en chaise roulante doit rester à l’arrière sans micro, car il y a immédiatement des marches pour descendre vers les sièges. Des travaux sont désormais prévus pour améliorer l’accessibilité de cet hémicycle. Céline Fremault explique que le greffier du Parlement bruxellois, Hugues Timmermans, était très heureux de l’élection de Stéphanie Lange, car cela allait obliger une vérification de l’accessibilité du Parlement bruxellois pour mieux l’accueillir. Pour Céline Fremault, Stéphanie Lange “symbolise ce que doit être demain une assemblée publique, c’est-à-dire le fait de divers profils qui incarnent la société”.

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