Après m’être immergé pendant plusieurs semaines dans le monde de quelques alcooliques abstinents de Charleroi, j’ai observé notre société d’un nouvel oeil. En franchissant les portes des bistrots de la ville, je découvre que l’alcool est partout, que son décor est si familier qu’il en devient invisible. Je découvre aussi que ne pas boire est plus stigmatisé que de boire trop.
Personne sur la terrasse du Bergerac. A l’intérieur, les hommes attablés regardent ceux qui sont debout pour jouer au billard. Derrière le bar, la gérante se tient prête à les servir.Le Café de Paris ouvre. Le patron attend ses premiers clients sur la terrasse. Carlo et son ami, chez Walter. Tout les matins ou presque c’est le même rituel. «Je suis venu hier vers 10h mais tu n’étais pas là !» lance l’un.«Belote !» crient les vieux de chez Aurélio. Ici, il n’y a que des pensionnés, «les jeunes se rassemblent chez eux maintenant, ou ailleurs mais plus dans les cafés en tout cas», me confie le gérant.Chez AurélioL’Hôtel de VilleTaverne le VersaillesAu Majestic, Mario tient compagnie au barman. Il est bientôt midi mais il n’est toujours que le seul client, les deux semblent s’en réjouir.Stella et Zaf, à la BriseCatherine et son chien Mystic, à la taverne Le Carolo.Le Madison 2, fermé, mais qui sentait l’alcool quand même.