Nuits pas safe à Louvain

A Louvain-La-Neuve, rallumera-t-on l’éclairage public la nuit ?

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A Louvain-La-Neuve, rallumera-t-on l’éclairage public la nuit ?

A Louvain-La-Neuve comme dans d’autres communes de Wallonie, l’éclairage public est coupé, hors du centre, entre minuit et 5 heures. De quoi alimenter un sentiment d’insécurité très prégnant chez les étudiants. Un enjeu pour la campagne communale qui s’achève.

 “Toutes les rues ne sont pas éclairées. Dès que l’obscurité s’installe, j’ai peur de me faire accoster”. Ce témoignage d’une étudiante fait écho à beaucoup d’autres, qu’on peut lire notamment sur Facebook. Le groupes “Louvain-la-Meuf” ou “Louvain-la Safe” sont remplis de débats sur l’insécurité, voire de témoignages glaçants. “Bonjour à toutes, il y a quelques années j’ai été victime de viol par un mec d’un cercle de Louvain-la-Neuve ayant déjà une sale réputation à l’époque”, témoignait récemment une étudiante de l’université louvaniste.

Le sentiment d’insécurité est-il corroboré par les chiffres ? Le plan zonal de la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve rapporte une augmentation des violences sexuelles dans l’espace public. Six viols ont été recensés à Louvain-la-Neuve en 2023.

Pourtant, pour la bourgmestre Ecolo, Julie Chantry, le sentiment d’insécurité n’est pas vraiment objectivité par des faits. Selon elle, la tendance est à la baisse sur des chiffres déjà peu élevés. De quoi faire réagir l’opposition. “A partir du moment où il n’y aurait qu’un viol par an, ça mérite une réponse adéquate de l’autorité communale”, s’exclame le chef de file de la liste “Impulsion C”, Nicolas van der Maren.  Majorité ou opposition, tout le monde s’accorde sur l’existence d’un “chiffre noir” comprenant toutes les agressions pour lesquelles personne n’a déposé plainte. Il existe donc toute une criminalité invisible, car déposer plainte n’est pas évident, notamment parce que la prise en charge au commissariat n’est pas toujours adéquate. A ce sujet, Julie Chantry garantit qu’une partie du corps policier est désormais formée pour recevoir ce genre de plaintes. Son conseil ? Téléphoner au préalable pour demander à être reçu par une personne formée.   

Plus d’éclairage, une solution ?

À Louvain-la-Neuve, l’éclairage public est éteint entre minuit et 5 heures du matin, excepté sur la dalle piétonne de la ville qui reste, lui, éclairée toute la nuit. Avec la hausse des prix de l’énergie consécutive à la guerre en Ukraine, le gestionnaire du réseau électrique de Wallonie (ORES), avait en effet proposé aux communes qui le souhaitaient de couper l’éclairage  la nuit. Cette décision, à l’époque soutenue unanimement par le conseil communal de Louvain-La-Neuve, est aujourd’hui remise en question . “Ça a un coût énorme, mais je pense que c’est indispensable”, affirme Nicolas van der Maren. A ses yeux, les prix sont redevenus acceptables, et l’autorité communale devrait rendre ce service à la population. 

Julie Chantry explique s’être  entretenue avec ORES pour trouver des pistes de solutions, mais l’entreprise l’a informée qu’il n’était pas possible d’envisager des demi-mesures. Soit on allume un quartier entier soit on l’éteint, mais il n’est pas possible de ne sélectionner qu’une seule rue parmi un quartier. 

La bourgmestre envisage de réaliser une large consultation de la population dès la prochaine législature. Toutefois, une telle consultation exclurait les personnes non domiciliées, donc les étudiants et étudiantes. Au sujet de ces derniers, la bourgmestre souligne qu’ils ne participent en rien aux frais d’éclairage public. “Il faut que ce soit une décision éclairée”, conclut-elle. En attendant de prendre une décision à ce sujet, elle recommande de ne pas rentrer seul et de s’équiper d’une lampe de poche et d’un gilet fluorescent.  

 

Sur le même sujet, écoutez aussi le podcast réalisé par Camille Kalut et Noé Mattagne

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