Le foot féminin, un sport en plein essor

Faible médiatisation, revenus insuffisants, pourtant les footballeuses ne manquent pas de motivation.

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Photo : Olivia Grisard (CC BY NC SA)

Faible médiatisation, revenus insuffisants, pourtant les footballeuses ne manquent pas de motivation.

Photo : Olivia Grisard (CC BY NC SA)

Footballeur, un métier réservé aux hommes ? De plus en plus de femmes montrent un intérêt pour ce sport mais elles peinent à se faire une place dans un monde majoritairement masculin. Confrontées à un manque de médiatisation qui entrave leur carrière, les footballeuses doivent souvent jongler avec un second métier pour pallier leurs faibles salaires.

En octobre 2017, plus de deux millions de téléspectateurs ont regardé le dernier match de qualifications des Diables rouges pour le Mondial russe. Un an plus tard, le match de barrage de la Coupe du Monde des Red Flames n’était, lui, pas diffusé.

Pourtant, le foot féminin gagne en popularité. Les matchs de l’équipe nationale féminine attirent un public de plus en plus large et le nombre d’affiliations augmente même s’il reste toutefois encore très éloigné de ceux de la Norvège ou de la Suède. À titre de comparaison, l’Union Royale Belge des Sociétés de Football-Association (URBSFA) a recensé quelque 37.000 affiliées en Belgique en 2018 alors que les pays scandinaves enregistraient déjà en 2016 quelque 100.000 footballeuses, selon l’Union des associations européennes de football (UEFA). La création du Soulier d’Or féminin en Belgique il y a deux ans et du Ballon d’Or cette année devraient améliorer la visibilité de la discipline.

Passée à côté des droits de diffusion des matchs de barrage du mondial féminin, le RTBF les a obtenus pour la Coupe du monde qui aura lieu en France en 2019. Même sans les Red Flames, Michel Lecomte affirme sa volonté de diffuser du sport féminin.

Inégalités salariales

Ce manque de médiatisation se répercute surtout sur leur salaire et donc sur leur quotidien. Alors que la première division homme en Belgique brasse des millions d’euros chaque année, les femmes de cette même division doivent cumuler football et travail pour joindre les deux bouts. À l’image de la capitaine des Red Flames, Aline Zeler, également professeure d’éducation physique qui multiplie les formations footballistiques et défend parallèlement les couleurs des Red Flames et du PSV Eindhoven. Tessa Wullaert et Janice Cayman, les seules Belges à vivre du ballon rond, évoluent dans des championnats étrangers.

La secrétaire d’État bruxelloise à l’égalité des chances, Bianca Debaets (CD&V) et le député européen Ivo Belet tentent de lutter contre ces inégalités. Ils souhaiteraient investir une partie de l’argent dédiée aux droits télés dans le football féminin. “Les droits télés pour les matchs de foot en Belgique, c’est un budget de 60 millions d’euros. Si on prend 10 % pour le distribuer aux équipes féminines de la division 1, les femmes pourraient avoir des coaches professionnelles mais aussi un revenu décent de 1.500 ou 2.000 euros par mois” [1], expliquait-elle dans un communiqué de presse à l’occasion du dernier match de poule des Red Flames face aux Pays-Bas lors de l’Euro 2017.

Une meilleure médiatisation ferait partie de la solution pour développer le football féminin puisqu’elle attirerait de nouveaux sponsors, ferait grimper les salaires et augmenterait le nombre d’affiliations.

Opportunités footballistiques

Pour les filles, les opportunités se présentent souvent entre l’âge de quatorze et seize ans. Plus jeunes, elles intègrent généralement des équipes mixtes, faute de participantes pour former une équipe exclusivement féminine. Depuis quelques années, une initiative appelée “Foot Festival” permet à des jeunes filles, licenciées ou non, de pratiquer le football l’espace d’une après-midi. Les sportives peuvent espérer intégrer les centres de formation du Royal Sporting Club d’Anderlecht (RSCA), du Standard de Liège, de Bruges ou encore du White Star.

En marge des compétitions officielles, la Belgian Babes Football League, fondée il y a six ans, ne cesse de grandir chaque année. Cette ligue alternative, qui a pour objectif premier l’amusement, participe en outre à une œuvre caritative. Plusieurs montants (cinq euros par cotisation et deux euros par but marqué) sont ainsi envoyés à une équipe de jeunes filles en Inde. Daphné Duvivier, manager à la BBFL et Chloé Vincent, joueuse pour les « Blue Does », parlent de leur implication dans le football féminin.

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