Le cimetière qui apaise les âmes

Depuis la fin de la pandémie, de plus en plus de musulman·es préfèrent se faire enterrer en Belgique, plutôt que d'être rapatriés vers leur pays d'origine. C'est notamment au cimetière multi-confessionnel de Schaerbeek, situé à Evere, qu'ils trouvent une dernière demeure respectueuse de leurs traditions.

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Maud Moreels CC BY NC ND

Depuis la fin de la pandémie, de plus en plus de musulman·es préfèrent se faire enterrer en Belgique, plutôt que d’être rapatriés vers leur pays d’origine. C’est notamment au cimetière multi-confessionnel de Schaerbeek, situé à Evere, qu’ils trouvent une dernière demeure respectueuse de leurs traditions.

Maud Moreels CC BY NC ND

Pratiquer sa religion à Bruxelles n’est plus un obstacle pour la communauté musulmane ; il existe de nombreuses mosquées où les croyant·es exercent leur foi de leur vivant. Mais qu’en est-il du respect de leurs traditions dans la mort ? Enterrer les défunt·es selon leurs traditions reste un défi.

En effet, en Belgique, les cimetières sont historiquement pensés selon les habitudes catholiques. Cependant, les rites funéraires musulmans présentent certaines spécificités : d’une part, les défunt·es doivent être enterré·es sur leur profil ou sur le dos, le regard tourné vers la Mecque. D’autre part, leurs tombes, aussi appelées « trous », ne sont pas surmontées de pierres tombales. La stèle est soit inexistante, soit de forme arrondie pour rappeler la forme du toit d’une mosquée.

À Bruxelles, il existe plusieurs cimetières respectant les traditions musulmanes, mais la communauté se dirige quasi systématiquement vers l’un d’eux : le cimetière multi-confessionnel de Schaerbeek, situé à Evere. Selon Ludo Beckers, l’ex-directeur du cimetière, c’est une question de confiance. Il nous emmène dans les allées ombragées, à la rencontre des familles et de la multiculturalité, des moments de vie et de prière.

Pour lui, ce cimetière est un baromètre. Il constate que les habitudes ont changé. Durant la pandémie de Covid, beaucoup de familles musulmanes ont été dans l’impossibilité de rapatrier les corps de leurs morts dans leur pays d’origine. Les générations de musulman·es nées en Belgique préfèrent désormais se faire enterrer ici.

Dans ce podcast, Chayma Hajji, Emma-Louise Krief et Maud Moreels partent à la découverte d’un cimetière un peu particulier et des traditions qui l’accompagnent.


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