Les commerces de proximité ont le vent en poupe. Selon un sondage de Fairtrade Belgium, 42% des Belges optent plus souvent pour les produits locaux suite à la crise sanitaire.
Rémy Ravaux (CC BY NC ND)
Depuis plusieurs semaines, nous sommes confinés. Une longue période qui a eu des conséquences sur nos habitudes de consommation. Si de longues files se sont créées aux abords de certains supermarchés, de nombreux Belges ont choisi de se tourner vers les commerces locaux. Comme le confirme Paul-Henry Cuignet, gérant d’un commerce en Wallonie picarde : « Dès les premières mesures, nous avons eu un afflux de personnes dans notre magasin. Si nos habitués se faisaient plus réguliers dans le nombre de visites, ce qui nous a le plus étonnés, c’est l’arrivée de nombreux nouveaux clients.«
Les statistiques le montrent. Les chiffres d’affaires de plusieurs commerces locaux ont augmenté de 20 à 50% par rapport à l’année dernière. Les citoyens désirent mieux connaître la provenance des produits qu’ils consomment. Pour Ellie Martinaud, porte-parole de « La Ruche qui dit oui« , un organisme qui concocte des colis de produits locaux, « il y a eu une prise de conscience de la fragilité du système alimentaire dans lequel nous étions avant, du fait d’être dépendants des supermarchés et de l’importation. »
Remettre l’humain au centre des relations commerciales
Une des raisons qui pousseraient les clients à favoriser les commerçants locaux, c’est le contact avec le vendeur. 74% des Belges veulent remettre l’humain au centre des relations commerciales. C’est en tout cas ce que rapporte une enquête de Fairtrade Belgium, réalisée auprès de 1073 Belges. 23% des personnes sondées annoncent même vouloir privilégier les commerces de proximité pour y faire leurs courses après la crise sanitaire. Un signal fort même si les commerçants locaux préfèrent rester prudents. Ellie Martinaud reconnait qu’il sera sûrement difficile de changer radicalement les habitudes des consommateurs car « nous sommes tous un peu coupables de la facilité et de la rapidité qu’il y a à choisir le supermarché plutôt que les commerces locaux.«