La Pro League fait peau neuve

Avec la suppression des play-offs, la D1 nationale entre dans une nouvelle ère

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Avec la suppression des play-offs, la D1 nationale entre dans une nouvelle ère

Réunis ce jeudi matin dans les locaux de la Pro League pour une nouvelle assemblée générale afin de trouver un accord quant au futur de la Jupiler Pro League, les différents clubs professionnels ont finalement voté en faveur d’une nouvelle formule pour le championnat national. Exit les play-offs, bonjour la phase classique. Le Club Bruges est satisfait, Anderlecht et le Standard ont un avis mitigé, Georges-Louis Bouchez est lui très énervé.

À l’issue d’une réunion qui aura duré environ deux heures, les clubs ont voté. Pour réformer le championnat national, il devait y avoir 33 votes sur 49 en faveur du changement. Selon les informations de La Dernière Heure, cette proposition de formule a récolté 34 voix. Cette nouvelle mouture de notre bonne vieille Pro League entrera en vigueur à l’aube de la saison 2026/2027. Certains clubs auraient souhaité la voir débuter dès la saison prochaine.

Plus concrètement, les play-offs vivront donc leur dernière édition à l’occasion de la saison prochaine. En effet, la D1 belge bascule sur une formule plus traditionnelle avec seulement une phase de ligue pour déterminer le champion. La réforme entérine donc aussi la disparition de la très décriée division des points par deux à l’issue de la phase classique.

Un autre changement majeur est l’augmentation du nombre de clubs présents en première division. Cette dernière sera désormais composée de 18 clubs, contre 16 actuellement. Un total de 34 matchs sera au programme (deux rencontres face à chaque équipe concurrente, une à domicile, une à l’extérieur). Soit une réduction de six rencontres par rapport à la formule actuelle. Cette diminution, qui fait face à l’augmentation incessante du nombre de rencontres internationales voulue par la FIFA et l’UEFA, était réclamée par tous les plus grands clubs de notre championnat.

Pour arriver à ces 18 équipes, les deux premiers de D1B, monteront directement en D1A à l’issue du championnat disputé l’an prochain. Un barrage aura ensuite lieu entre le dernier de D1A et le troisième de D1B. En cas de succès du club de seconde division, la D1A pourrait donc potentiellement voir l’arrivée de trois clubs de Challenger Pro League, l’autre nom de la D1B.

Dans ce nouveau dispositif, quatres équipes U23 disputeront toujours la Challenger Pro League. Elles avaient été intégrées au début de la saison 2022/2023. Les trois formations de jeunes, Anderlecht, Bruges et Genk, qui sont actuellement toujours présentes au sein de cette antichambre (les jeunes du Standard ont été relégués en troisième division à l’issue de la saison dernière) sont d’ailleurs assurées de ne pas descendre au terme du championnat actuel. Cerise sur le gâteau : la direction de Genk a obtenu l’approbation des autres équipes pour que ses jeunes, actuellement derniers en D1B, ne basculent, quoiqu’il arrive, pas au troisième échelon du football belge. Dans ce cas, 17 équipes évolueraient donc au sein de cette Challenger Pro League l’an prochain !

Un compromis qui fait débat

Georges-Louis Bouchez, présent en tant que président des Francs Borains, a été le premier à quitter la réunion. Passablement énervé, celui qui est surtout connu pour être le président du MR, estime que la réforme est une mauvaise nouvelle pour notre championnat : “Alors qu’on avait un très bon modèle qui a permis au football belge d’avancer en termes de ranking, en termes de revenus, on fait finalement le chemin à l’envers. Je ne suis pas favorable.”

Le président des Francs-Borains, passablement énervé contre la réforme

Du côté des grands clubs de D1A, le son de cloche est tout autre. Bob Madou, CEO du Club de Bruges, se montre logiquement satisfait tant son club souhaitait une disparition des play-offs : “Je suis satisfait. Ce nouveau format répond à des conditions importantes pour nous. Beaucoup moins de matchs peuvent désormais être reportés et un ancrage de nos équipes de jeunes en Challenger Pro League est garanti.”

Du côté d’Anderlecht et du Standard, le diagnostic est plus réservé. Les deux rivaux historiques du championnat belge espèrent dorénavant pouvoir regarder l’avenir plus sereinement : “Il faut maintenant regarder vers l’avenir. Nous sommes surtout satisfaits qu’il y ait une continuité et une stabilité sûr lesquelles nous allons pouvoir miser pour aller de l’avant avec le football belge”, a déclaré Wouter Vandenhaute, le président anderlechtois. En bord de Meuse, le son de cloche est semblable : “J’espère que nous pourrons maintenant travailler en paix pour l’avenir du football belge. Les playoffs faisaient débat. Comme je le dis, il y a du pour et du contre dans toutes les options. Désormais, un nouveau format est décidé. Il faut donc vivre avec ça et regarder de l’avant”, a enchaîné Pierre Locht, le représentant du club liégeois.

Mehdi Bayat a lui rallié la position de Georges-Louis Bouchez : “Je n’ai jamais été pour le format à 18. Je trouve que les play-offs apportent une excitation particulière. Indescriptible. Cependant, la démocratie l’a emporté et c’est ça le plus important !”

17 saisons de play-offs

Le système des play-offs aura donc tenu 17 saisons. Créé en 2010, il avait pour objectif de renflouer les finances des clubs en augmentant le nombre de rencontres, et donc les droits de retransmission. Sa création avait suivi une véritable chute libre en Coupe d’Europe: les clubs belges occupaient alors une triste quatorzième place au classement UEFA et les droits TV, très importants pour financer les différents clubs belges, stagnaient aux environs de 45 millions d’euros (aujourd’hui, ces droits sont remontés à 100 millions d’euros).

Pour remonter la pente, les dirigeants de la Pro League ont réuni les présidents des clubs professionnels afin de trouver une nouvelle formule de championnat. Après de longues journées de négociations, les play-offs ont vu le jour. Le système retenu prévoyait une phase classique de 30 matchs suivie d’un mini-championnat entre six équipes pour déterminer le champion. Durant 7 années, les play-offs auront été décriés, mais aussi encensés. La phase finale aura fait vivre aux supporters des moments intenses de suspense. En 2011, Genk devient champion après une belle bagarre contre le Standard. Zulte Waregem manque de peu son premier titre de champion de Belgique au profit d’Anderlecht en 2013. En 2023, l’Union Saint-Gilloise voit son douzième trophée de son histoire s’envoler vers Anvers par hélicoptère. Tous ces événements ont marqué les fans du championnat belge et resteront dans les annales du football belge. 

Ce nouveau format va bouleverser les habitués de notre championnat. Mais peu importe le format, le football belge continuera de transmettre des émotions fortes aux supporters. 

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