"Après mon accident, me voilà ambulancière"

Aurore a connu il y a quelques années un grave accident de la route. Après un an de convalescence et de revalidation, elle pratique désormais le secourisme dans son temps libre en tant que volontaire à la Croix-Rouge.

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Crédits photo : Stéphane Werts

Aurore a connu il y a quelques années un grave accident de la route. Après un an de convalescence et de revalidation, elle pratique désormais le secourisme dans son temps libre en tant que volontaire à la Croix-Rouge.

Crédits photo : Stéphane Werts

Aurore a 22 ans. Elle est étudiante en master 1 d’administration publique et de relations internationales à l’ULB. Mais elle est également secouriste volontaire au sein de la Croix-Rouge. Vous la verrez peut-être lors de grands événements bruxellois (matchs, concerts…) ou en tant qu’ambulancière pour le service 105.

Il y a quelques années, tu as subi un grave accident, cela ne te dérange pas qu’on en parle ? Existe-t-il un lien entre cet événement et ton volontariat ?

Bien sûr, pas de souci. Il est vrai que mon accident en 2017 à fortement marqué mon existence. J’ai été renversée par une voiture alors que je roulais en vélo et j’ai passé plus d’un 1 an en convalescence. Après mon accident, ma vie a totalement été bouleversée. Avec la Croix-Rouge, j’ai trouvé une échappatoire et une manière de passer à autre chose et d’ accepter ce qui m’était arrivé.

Chaque volontaire a son histoire. Beaucoup ont une histoire similaire à la mienne, un évènement douloureux, un passé compliqué. La Croix-Rouge peut être utilisée comme échappatoire. Lorsque je roule en ambulance ou que j’exerce ma fonction de secouriste, je suis heureuse d’aider les autres. Aujourd’hui je suis fière de pouvoir dire que je serais capable de pouvoir agir dans une situation semblable à celle que j’ai vécu lors de mon accident en 2017.

Quel parcours as-tu suivi au sein de la Croix-Rouge ?

En 2019, j’ai passé mon BEPS (Brevet Européen des Premiers Secours). Après un goût de trop peu, j’ai réalisé mon brevet de secourisme à la Croix-Rouge, qui est plus approfondi en ce qui concerne les soins de premiers secours. J’ai alors découvert une réelle passion pour ce domaine et j’ai décidé de m’inscrire dans une section locale. Là, plusieurs formations médicales sont proposées pour approfondir nos connaissances et se perfectionner. J’ai décidé d’entreprendre celle du TMS pour pouvoir exercer la fonction d’ambulancière 105.

Qu’est-ce que ce service 105 ?

Le 105 est un service TMS, soit transport médico-sanitaire non-urgent. Les missions du 105 sont composées de transferts entre hôpitaux, entre l’hôpital et la prison ou encore d’accompagnements de personnes âgées entre l’hôpital et la maisons de repos par exemple. L’ambulance offre un service composé de deux ambulanciers qualifiés dans les soins de santé.

Comment fais-tu pour alterner ta vie étudiante et le volontariat ?

Certains étudiants de mon âge aiment passer leur samedi aux scouts ou au sein d’une association reprenant leurs valeurs. Pour moi, c’est l’ambulance ! C’est un endroit où je me sens dans ma bulle et où j’ai l’occasion d’oublier les problèmes du quotidien. C’est une réelle échappatoire.

Quelles sont les valeurs véhiculées dans cette activité ?

Je pense qu’il faut tout d’abord rester humble. En tant qu’ambulancier, il peut être facile de se trouver en position de force, par le rôle ou par l’uniforme. Les patients, les familles, les hôpitaux, les forces de l’ordre nous font confiance et il ne faut pas en abuser. Je pense également que nous devons toujours agir avec l’envie d’aider son prochain et le faire avec le sourire. C’est bête à dire, mais le contact avec le patient est très important.

Il est rare de prodiguer des soins en 105. Seuls les infirmiers et les médecins peuvent donner des médicaments. Aucun ambulancier n’a le pouvoir de donner des médicaments. Le rôle de l’ambulancier est donc plus social que médical.

Tu as dû être confrontée à des blessures graves. Comment fais-tu pour gérer ça ?

Personnellement, j’essaie de faire la part des choses. Mes sentiments ne font pas surface quand je suis sur le terrain. Parfois, il n’est pas possible de sauver la personne et il faut en être conscient. Nous avons toujours une procédure à suivre, même si le médical demande beaucoup d’improvisation et d’adaptation à la situation. Parfois, la procédure est suivie correctement, le scénario ne se passe pas comme on l’avait prévu ; il faut l’accepter. Il n’y a pas de remords ou de regrets à avoir. Ceci demande une force de caractère adaptée.

Aurore est volontaire chaque week-end.

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