Quand les experts ou les journalistes défendent des points de vue hors normes, on les rattache à la catégorie mal aimée de ceux qui ont trop douté. Ils sont alors classés dans le tiroir du bas, celui du conspirationnisme et des fous.
Illustration : Martin Vanroelen
Une question a dérangé à la conférence de presse de Sophie Wilmès le 15 avril dernier, une question visiblement biaisée politiquement. Si biaisée qu’elle serait même complotiste, oui vraiment. Mais, le scepticisme permanent n’est-il pas le essentiel à l’exercice du métier de journaliste ? N’y a-t-il vraiment pas de distinction entre une question qui dérange et le complotisme aveugle ?
« Taisez cette interrogation que je ne saurais entendre,
Le tartuffe, Molière (citation revisitée).
– Par de pareils objets les âmes sont biaisées,
– Et cela fait venir de coupables pensées ».
Sur internet, une communauté grossissante de complotistes est persuadée d’une chose : les trainées d’avions de ligne sont secrètement composées de produits chimiques destinés à modifier le climat et à nous laver le cerveau. Une affirmation qui été réfutée par la communauté scientifique. Mais, cette théorie du complot cache des interrogations et des inquiétudes. Une science appelée la géo-ingénierie existe, elle a pour but de modifier le climat à grande échelle pour endiguer le réchauffement climatique et maintenir le mode de production polluant actuel. De nombreux experts s’opposent à ces pratiques, mais ils sont régulièrement discrédités, car leurs affirmations sont détournées par le discours complotiste.
De la remise en cause de l’intérêt public de la politique néo-libérale à la critique d’une technologie tout droit sortie de la science-fiction, certains questionnements sont détournés au profit des théories du complot les plus farfelues, les vrais cette fois. Des interrogations qui n’en sont pas moins valables dans le débat public, à condition d’être traitées avec rigueur. Ce podcast cherche à remettre les choses à leur place, à l’heure où controverse se mélange avec fake-news et conspirationnisme.