Un emploi dans la cavalerie attend peut-être vos chevaux. Pour ce faire, il leur faudra une foulée sûre et un mental d’acier.
CC by Marie Degel
Entre le mois d’octobre et de novembre, la Police Fédérale propose des entretiens d’embauche. Quatre samedis sont consacrés à la recherche de nouveaux agents et pas n’importe lesquels. On attend d’eux qu’ils aient deux oreilles, deux yeux, mais également quatre jambes et une queue.

Le cheval de police n’est pas un étalon, il ne fait pas 150 cm et ce n’est pas un pur-sang. Alors, qui est-il ?
Tout d’abord, ce cheval est une femelle (jument) ou un mâle castré (hongre) qui a entre 3 et 6 ans. Il doit être débourré et déjà avancé dans le travail. Il s’agit donc d’un jeune cheval qui fera sa carrière dans les forces de l’ordre. Il doit mesurer plus de 164 cm au garrot et être robuste, porteur. Au niveau des autres critères, l’un d’eux est tout à fait décisif : pour faire partie de l’escorte royale qui accompagne nos monarques le 21 juillet, seules les robes baies, grises, alezanes et noires sont acceptées. Les chevaux seront rassemblés en pelotons et ce par couleur de robe.
Seules les robes noires, baies, alezanes et grises sont acceptées à la police montée
S’il répond à tous ces critères, notre futur cheval de police passera les tests cliniques auprès du Docteur Patrick Bogaert, vétérinaire de la cavalerie. Pour vérifier que le cheval n’a pas de problème de santé, Monsieur Bogaert lui fera passer une série d’examens poussés dont des examens radiologiques. Il est important que l’équidé ne soit pas sujet aux boiteries et ne présente pas de maladie, de malformation ou de blessure pouvant être un frein à l’exercice de ses fonctions.
Durant sa carrière au sein de la police montée, le cheval escortera chaque année le roi, mais il aura aussi d’autres fonctions. Comme membre des forces de l’ordre, il devra, avec son cavalier, faire régner l’ordre. Si cela se passe souvent de manière préventive lors de longues patrouilles dans les rues belges, il faut aussi que la monture soit prête à intervenir en cas de débordements. Encadrer des manifestations ou des festivités, comme le Doudou par exemple, fait aussi partie de leurs attributions. Il faut donc des chevaux calmes, curieux, avec un mental d’acier permettant de faire face à des situations dangereuses.
Evidemment, notre futur cheval de police n’a pas tout cela dans le sang. Après avoir été acheté, il sera préparé par des cavaliers spécialisés dans le domaine. Cette étape s’appelle la remonte. Notre cheval apprendra à ne pas réagir au bruit, à l’agitation et même aux flammes. Il apprendra également les figures de dressage et à sauter des barres d’obstacles. La remonte l’habituera aux patrouilles en extérieur et lui fera dérouler des parcours d’entrainement afin qu’il soit paré à toute situation. Ce cheval doit décidément être très polyvalent.

Ensuite, une fois la remonte terminée, il continuera son éducation sur le terrain avec les cavaliers de la police à cheval. Le travail classique de dressage et d’obstacle est la base de tout dans l’entrainement des chevaux. Ce travail se fait en plus des différentes patrouilles, des missions et des encadrements. Notre cheval de police doit être extrêmement endurant et pouvoir travailler des journées complètes de 8 heures, au même titre que les agents. Un autre aspect du quotidien des chevaux est d’être transportés de manière très régulière. Les chevaux étant tous logés dans les boxes d’Etterbeek, les voyages en camion sont fréquents. La patience est de rigueur.
Fort de toutes ces qualités, notre cheval est maintenant un membre à part entière de la cavalerie. Il a de nombreux collègues aussi bien équins qu’humains. Le plus important à présent, comme le dit Benoît Mathot, ancien cavalier de la Police Fédérale, c’est qu’il soit en harmonie et qu’il convienne à ses cavaliers. Les duos vivront de nombreuses heures ensemble, des heures parfois traumatisantes et effrayantes. Pour pouvoir continuer à travailler dans ces conditions, il faudra donc avant tout que la confiance règne entre notre cheval de police et ses cavaliers.

