Après 25 ans d’existence, le parcours BD à Bruxelles souhaite se refaire une jeunesse dans la commune de Saint Josse Ten Noode. Ses organisateurs comptent le féminiser et l’internationaliser.
Lina TRINIAC – Art Mural
Lancé au début des années 1990 par l’ASBL Art Mural, le parcours BD bruxellois offre une visite intuitive et ludique aux curieux, venus découvrir le 9ème art dans les rues de la capitale et ses alentours.
A l’origine, les fresques étaient vouées à recouvrir les murs défraîchis par les grandes annonces publicitaires. Elles devaient aussi égayer les différents quartiers de la capitale. La première fresque, apparue en juillet 1991, qui représente Broussaille, personnage imaginé par le dessinateur Frank Pé, marque le lancement d’un projet d’ampleur. L’échevin en charge du projet voulait mettre en lumière les œuvres d’auteurs belges, uniquement.
Des auteurs étrangers sur les murs bruxellois
Lors du changement de législature et la nomination de Philippe Decloux au début des années 2000, le nouvel échevin décide de changer quelque peu la politique de sélection des artistes et de leurs œuvres. Il ouvre les murs de la ville à des artistes internationaux, sélectionnés comme des coups de cœur et via leurs prix glanés au Festival international de la bande-dessinée d’Angoulême. C’est ainsi que les frères Jouvray, pour leur BD Lincoln, ont été affichés rue des Palais Outre-Ponts à Laeken après avoir obtenu le prix du meilleur dialogue à Angoulême en 2002. Toutefois, l’idée d’une identité bruxelloise persiste et les différentes œuvres sont choisies si les auteurs ou les héros de BD présentent un intérêt pour Bruxelles ou la Belgique.
Vers une féminisation de la BD murale ?
Au delà d’une volonté d’internationalisation (comprendre plus ouvert sur l’Europe), David Vandegeerde, l’un des fondateurs de l’ASBL Art Mural, affirme que le nouveau projet de Parcours BD lancé en 2015 se veut plus féminisé. Les artistes de l’ASBL ont donc décidé de laisser une place prépondérante aux femmes pour recouvrir les murs de Saint-Josse-ten-Noode. Après l’artiste bruxelloise Judith Vanistendael et sa fresque “Couleur Café”, c’est Vanna Vinci qui a enjolivé un pan de mur face à la Délégation italienne avec La Bambina Magritta. Avec son hommage à Magritte, l’artiste italienne marque la diversité et la féminisation du projet. Pour les fresques à venir, l’ASBL Art Mural et Vanna Vinci entendent laisser carte blanche à Claire Bretécher, pionnière féminine de la bande dessinée francophone.
Un projet à l’arrêt
Toutefois ce projet tennoodois, réfléchi depuis 5 ans, est au point mort aujourd’hui. Alors que deux fresques par an étaient prévues, une seule a été réalisée en trois ans. Le changement d’administration communale à Saint Josse y est pour quelque chose, selon David Vandegeerde. « L’échevin qui a mis en place ce projet avec nous ne fait plus partie de l’administration communale et nous n’avons, à l’heure actuelle, aucune information supplémentaire de la part de l’échevin ou de l’urbanisme ».
Aucune réunion n’est prévue pour l’instant, aucune date butoir n’a été définie. E l’échevin actuel, censé signé les permis d’urbanisme, ne donne plus signe de vie.