Babies or not ?

À l'âge de prendre les décisions sur lesquelles bâtir leur vie, des jeunes remettent en question les modèles familiaux traditionnels. La parentalité n’est plus la priorité qui s'impose. Les raisons qu'ils invoquent sont notamment économiques et écologiques.

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Illustration réalisée avec Canva

À l’âge de prendre les décisions sur lesquelles bâtir leur vie, des jeunes remettent en question les modèles familiaux traditionnels. La parentalité n’est plus la priorité qui s’impose. Les raisons qu’ils invoquent sont notamment économiques et écologiques.

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« Ah ben la prochaine étape, c’est d’avoir des enfants ». Cette petite phrase, Valentine l’entend régulièrement depuis qu’elle a signé l’achat d’une maison. Selon les injonctions de la société, il est nécessaire de donner la vie pour parfaire la sienne. Toutefois, Valentine n’a jamais eu envie d’avoir des enfants. Sa décision est prise. La charge mentale qui vient avec un bébé est ingérable pour elle. Marion, 21 ans, partage cet avis. Elle voit autour d’elle des parents qui ont bien du mal avec l’éducation de leurs enfants et choisit de ne pas s’infliger ce sort.

Valentine et Marion sont loin d’être les seules. Selon plusieurs études, au moins un Belge sur dix serait réticent à l’idée d’avoir des enfants. 

Nous avons rencontré cinq jeunes adultes entre 21 et 34 ans qui pensent ne jamais avoir d’enfant. Pour certains, c’est une question d’instinct et de confort de vie. Pour d’autres, c’est le résultat de réflexions complexes sur leurs conditions de vie, sur l’avenir et sur les différentes crises que notre civilisation traverse.

Une des raisons évoquée par les jeunes pour ne pas avoir d’enfant est l’insécurité financière. C’est ce que raconte Marie. Malgré ses postes de professeur de chimie en école secondaire et d’assistante pédagogique à l’université, la jeune femme estime qu’il lui serait difficile de subvenir aux besoins d’une famille en tant que mère célibataire.

Récemment, la question du dérèglement écologique s’est ajoutée à la longue liste des raisons pour ne pas devenir parents. D’une part, les émissions de gaz à effet de serre augmentent de manière exponentielle, selon un rapport de l’ONU, la population mondiale atteindra les 10 milliards à l’horizon 2050. De l’autre, les conditions de vie se détériorent et les prévisions scientifiques ne sont pas réjouissantes. C’est ce qui incite notamment Eloïse, 31 ans, à se poser des questions sur les conditions de vie que pourrait avoir son enfant. Convaincue que les conflits vont devenir de plus en plus sanglants, elle craint d’imposer ce fardeau à un enfant. Finalement, certains, comme Jules, 25 ans, n’abandonnent pas l’envie de devenir parent et envisagent l’adoption comme alternative.

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