Arrêts sur l'histoire

Mammouth vous invite à découvrir l’histoire de Bruxelles et de la Belgique à travers les arrêts de transport en commun.

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Photo : Diego Laga

Mammouth vous invite à découvrir l’histoire de Bruxelles et de la Belgique à travers les arrêts de transport en commun.

Photo : Diego Laga

Quelque part dans Bruxelles à un arrêt STIB. 7H30. Des centaines d’usagers attendent leur métro. Certains pianotent sur leur téléphone, d’autres regardent impatiemment leur montre, d’autres encore discutent entre habitués du rendez-vous matinal. La scène est banale et personne ne semble vraiment prêter attention au lieu dans lequel il se trouve. Pourtant, en y regardant de plus près, les centaines d’arrêts STIB qui fleurissent dans les rues de la Région de Bruxelles-Capitale ont quelque chose à nous dire. Par leur nom, ils racontent une histoire et livrent des anecdotes insoupçonnées.

Un processus de dénomination méconnu

Attardons-nous à présent sur le processus de dénomination de ces arrêts STIB. Pour bien le comprendre, il est nécessaire de faire une distinction entre les stations de métro et les arrêts de bus et de tram. Le choix du nom de ces derniers revient en effet à la STIB elle-même, alors que la dénomination d’une station de métro est une compétence réservée au Ministre bruxellois de la mobilité.

Priorité à la topographie

A la STIB, c’est le service « information voyageurs » du département marketing qui propose le nom pour un nouvel arrêt. La décision est ensuite avalisée par la direction générale. En pratique, la STIB s’appuie surtout sur la topographie, comme l’indique Aïda Essifi du service communication : « les noms d’arrêt doivent évoquer rapidement le lieu où ils se trouvent, et présenter un caractère de durabilité ». Ce deuxième critère implique que les noms choisis ne présentent pas de risque d’obsolescence pour cause, par exemple, de déménagement ou de faillite. Si la topographie prévaut, la STIB accorde désormais une importance particulière à la possibilité de choisir des figures féminines pour dénommer ses arrêts. Les noms de rue étant majoritairement masculins, cela n’est pas toujours aisée. La STIB souhaite dès lors inciter les décideurs politiques à « féminiser les noms de rue et de place afin de [lui] permettre de féminiser le nom de ses arrêts ».  

Une ligne 3 plus féminine ?

Le processus de dénomination d’une station de métro est moins fréquent, particulièrement ces dernières années. Il se posera néanmoins prochainement pour les nouvelles stations de la future ligne 3. Au cabinet de la Ministre Elke Van den Brandt, le dossier n’est néanmoins pas prioritaire. Ces stations ne seront en effet prêtes que dans cinq à sept ans et l’on estime, « par courtoisie, qu’il reviendra au Ministre en fonction à ce moment-là de dénommer les stations de métro ». La Ministre bruxelloise de la mobilité abonde toutefois dans le même sens que la STIB en matière de féminisation du nom des arrêts et des stations. Elle espère ainsi que le critère sera prépondérant lorsque des choix devront être arrêtés, un souhait que partage d’ailleurs le Parlement bruxellois. Enfin, la possibilité de renommer des stations existantes pour accélérer cette féminisation de l’espace public n’est pas envisagée. Elle est jugée trop perturbante pour l’ensemble des usagers de la STIB.  

Pour en apprendre plus sur la dénomination des stations de métro, les auteurs vous invitent à consulter l’ouvrage Histoires de Bruxelles à travers ses stations de métro d’Eric Demarbaix et du dessinateur De Marck, source précieuse pour la réalisation de cette carte.

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