"Laisse Nous Faire" : L'indépendance dans le rap belge

Est-ce viable d'être indépendant dans le rap en Fédération Wallonie-Bruxelles ?

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©Track.32

Est-ce viable d’être indépendant dans le rap en Fédération Wallonie-Bruxelles ?

©Track.32

En général, Le rap n’a jamais eu les portes grandes ouvertes. Trop cru, trop codé, trop « quartier » pour les majors, trop bruyant pour les vitrines. Pendant longtemps, il s’est construit en marge de la tendance, dans les interstices où personne ne pensait que quelque chose pouvait pousser. Pour les rappeurs, être indépendant, ce n’était pas un choix : c’était une nécessité. Faire sans moyens, mais faire quand même.

Depuis les années 90, les lignes ont bougé. Le rap est partout, omniprésent dans les charts, les campagnes pub, les playlists éditoriales des plateformes. Pourtant, son ADN reste le même. Des figures comme MC Solaar, la Mafia K’1 Fry, IAM ou Kery James ont pavé la voie pour des générations qui n’ont jamais attendu la validation des maisons de disques. En Belgique, Starflam, CNN199, Benny B ont écrit les premières mesures d’un rap “de chez nous”, longtemps resté dans l’ombre de l’Hexagone.

Puis, sont venus en 2015 les coups d’éclat : Hamza, Damso, Caballero & JeanJass. La Belgique est devenue un accent dans le rap francophone. Et ce qu’ils ont tous en commun, c’est d’avoir commencé seuls, hors des radars, hors des réseaux balisés. L’indépendance comme outil de survie, mais aussi comme mode d’expression.

C’est cette énergie-là que Track.32, média musical bruxellois, a décidé de capter. Pendant plus d’un an, six étudiants de l’IHECS ont enquêté, creusé, tendu le micro à ceux qu’on n’écoute jamais assez. Le résultat : Laisse Nous Faire, un documentaire brut et sincère sur l’indépendance dans le rap en Fédération Wallonie-Bruxelles. On y retrace le parcours de Geeeko, artiste au parcours semé d’embûches et ayant choisi aujourd’hui la voie de l’indépendance. On y trouve aussi le point de vue de journalistes, managers, mais surtout  d’artistes, qui racontent un quotidien sans filtre : les galères de financement, les clips autoproduits, la surcharge de travail, mais surtout la fierté et la liberté de tout faire par soi-même. 

Plus qu’un simple documentaire, Laisse Nous Faire est une déclaration d’amour à un écosystème encore fragile, mais bien vivant. Une cartographie sensible de ce que signifie « être rappeur indépendant » aujourd’hui, dans un pays où les projecteurs sont rares, mais où la lumière est bien présente. 

La rédaction vous propose de découvrir le documentaire ci-dessous !

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