Quand la police et les enfants tissent des liens à Bruxelles

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Photos : Léa Pissart & Ibrahim M.D

Photos : Léa Pissart & Ibrahim M.D

Parfois victime d’une mauvaise réputation auprès des jeunes, la police organise des rencontres dans les écoles pour améliorer la communication. Ces exercices, appelés « Team School », sont un moment de partage et d’immersion pour les jeunes. Reportage et podcast.

Un vent froid couplé à des soudaines et brèves averses règne sur le Parc de Saint-Josse. Malgré le temps rude, l’atmosphère est gaie. Des rires, cris et applaudissements des enfants résonnent. Ils sont bien encadrés par leurs enseignants. Ce sont les élèves de 6 écoles différentes qui sont rassemblés aujourd’hui pour faire connaissance avec la police. Des policiers de la brigade canine de la zone de police Bruxelles Nord sont venus leur faire une impressionnante démonstration.

L’événement s’inscrit dans le cadre du projet « Team School », le nouveau nom sous lequel sont rassemblées toutes les activités initiées depuis 24 ans par la police Bruxelles Nord dans le but de renforcer les relations de la police avec les écoles de la zone. « C’est un projet qui vise à établir la confiance entre les jeunes et la police. Vous conviendrez avec moi que la police est perçue négativement à travers les médias. C’est pourquoi elle essaye d’améliorer son image et redorer le blason de sa fonction. On sent un engouement des jeunes pour travailler comme policiers« , explique le Commissaire AdilAkhandaf, directeur des Opérations du Commissariat 4 de Saint-Josse-ten-Noode. « Cela fait depuis 25 ans que nous les faisons pour établir la confiance entre les jeunes et la police. Il ne s’agit pas uniquement d’améliorer la confiance avec les jeunes, mais aussi d’établir un contact avec la direction de l’école. Si jamais il y a des soucis, ils auront un lien direct », précise le commissaire.

« En prison! En prison! »

Dans la joie et l’allégresse, les élèves, leurs enseignants, et même des parents venus pour la circonstance assistent à des démonstrations. Celle de dressage de chiens policiers émerveillent les enfants. « Vous voyez, ils obéissent aux ordres des policiers. Ils comprennent les différentes langues« , remarque la petite Marie.

Ensuite, les enfants ont droit aux réactions de la police face aux fauteurs de troubles à l’ordre public. Un des policiers se déguise en citoyen fort peu exemplaire. Il attaque les passants. Il vole. Il casse tout. Et à chacune de ses mauvais comportements, des éléments de la police arrivent à le maîtriser. En chœur, les élèves crient « En prison ! En prison ! » et scandent « La Police ! La Police !« .

Plusieurs autres démonstrations s’enchaînent pour le plaisir des enfants. « Je comprends maintenant le beau travail de la police. J’ai hâte d’intégrer la police pour arrêter les voleurs« , dit l’un d’eux. « C’était chouette ! Franchement, j’ai beaucoup aimé ! J’ai été surpris quand il a sorti le pistolet et tiré mais c’est bien !« , s’exclame un autre. Chacun reçoit d’un policier une carte sur laquelle le sont inscrits son nom, son numéro et l’adresse de son service. Les élèves sont fiers d’avoir un ami policier. « Nous on connaît Agin, on connaît Suleymane, et une autre madame nommée Dikassa, ils sont tous des policiers, ce sont nos héros« , s’exclament les enfants.

Les exercices semblent porter leurs fruits. « Il y a déjà des zones de police qui prennent contact avec nous pour reproduire le même travail parce qu’il y a beaucoup d’avantages« , affirme avec fierté le commissaire Akhandaf. Du côté des écoles aussi, les exercices sont appréciés. « Si jamais il y a des soucis à l’école, la direction a les coordonnées de la police et prend plus rapidement attache avec elle« , remarque une enseignante.

Avec les 163 écoles et 93 crèches réparties entre Schaerbeek, Evere et Saint-Josse, les trois communes couvertes par la police Bruxelles Nord, les 90 policiers au service du projet « Team School  » ont encore du pain sur la planche. Il leur manque du personnel car la tâche est immense.

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