Mentalités Décolonisées

Ce mardi 30 juin 2020 sonne le 60e anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo. Il y a 60 ans, la Belgique accordait la libre souveraineté à sa colonie nationale. Depuis, les liens entre les deux pays perdurent et l'esprit de la colonisation persiste dans le folklore ou les mentalités. Cependant, dans le sillage de la manifestation #BlackLivesMatter, les symboles et les représentations coloniales sont fortement remises en question. Dès lors, quel est le rapport de la Belgique à son passé colonial?

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Ce mardi 30 juin 2020 sonne le 60e anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo. Il y a 60 ans, la Belgique accordait la libre souveraineté à sa colonie nationale. Depuis, les liens entre les deux pays perdurent et l’esprit de la colonisation persiste dans le folklore ou les mentalités. Cependant, dans le sillage de la manifestation #BlackLivesMatter, les symboles et les représentations coloniales sont fortement remises en question. Dès lors, quel est le rapport de la Belgique à son passé colonial?

L’espace public belge compte encore de nombreuses références à son passé colonial, parfois glorifiant cette période de l’histoire. Parfois subtils, parfois évidents, les symboles à la gloire de la colonisation sont très présents dans notre environnement. Nous passons devant tous les jours, sans même en avoir conscience. Seulement, la responsabilité belge dans les crimes et exactions perpétrées au Congo est avérée. Dès-lors, peut-on continuer à célébrer des généraux et officiers dont les crimes sont connus ? Peut-on continuer à glorifier l’œuvre dite « civilisatrice » de Léopold II et ce passé colonial en général ?

Depuis la vague d’indignation autour de la mort de George Floyd et la manifestation #BlackLivesMatter, la fin du racisme structurel ancré dans les sociétés occidentales est exigée. Cette vague d’indignation éclabousse forcément la Belgique et ses références historiques. Dans le débat public et médiatique, la question coloniale prend de plus en plus de place ces dernières semaines, où historien, experts et journalistes en appellent à une réelle prise de conscience. Dans le monde associatif, les choses bougent également : une pétition réclamant le retrait de toutes les statues du roi Léopold II a recueilli plus de 81 900 signatures. Mais les marques de soutien à l’ancien monarque et les réactions pro-coloniales se multiplient également. Le débat est donc plus que jamais d’actualité.

Nos objectifs s’articulent autour de trois points : d’abord, mettre en lumière ces références coloniales trop souvent ignorées. Ensuite, s’interroger sur les enjeux sous-jacents qui bloquent la décolonisation, qu’ils soient politiques, économiques ou sociaux. Enfin, amener le spectateur à s’interroger sur le fait colonial dans son ensemble, et sur l’importance d’un travail mémoriel à l’échelle d’une nation.

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