IHECS et ISIC: deux acronymes qui se ressemblent et deux écoles qui forment les journalistes de demain, en Belgique et au Maroc. Depuis plusieurs années, leurs étudiant·es ont l’occasion de participer à des échanges qui leur permettent de confronter des visions du métier à la fois proches et différentes.
Match aller: Rabat, du 13 au 20 avril
En 2025, pour la première semaine de l’échange, un groupe d’étudiants belges s’est rendu à Rabat du 13 au 20 avril. La capitale du Maroc incarne un pays où se côtoient tradition et modernité, dans un équilibre subtil que les étudiants, qui ont travaillé en binômes belgo-marocains, ont cherché à appréhender.
Au cœur d’une ville qui se transforme à rythme rapide dans la perspective d’accueillir la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), le football était un sujet tout trouvé, d’autant plus que la passion pour ce sport traverse les frontières culturelles. Benjamin Maillet et Hiba El Hord ont voulu en savoir plus sur l’académie Mohammed VI, fondée en 2009, qui ambitionne de faire émerger une nouvelle génération de joueurs marocains. Tous les jeunes garçons rêvant d’une carrière dans le football de haut-niveau n’ont pas la chance d’intégrer le prestigieux centre de formation. Les filles, quant à elles, ont encore moins de perspectives, comme le montre ce reportage.
Des dizaines de milliers de spectateurs afflueront dans le capitale marocaine durant la Coupe d’Afrique des Nations en décembre prochain. L’événement nécessite de grandes transformations, qui sont menées à un rythme effréné. Noé Roeland, Tanguy Delsemme et Oussama Serhene ont exploré les grands chantiers qui bouleversent Rabat (reportage en procédure de validation).
Au Maroc, le divorce est encadré légalement par le code de la famille (la « Moudawana ») dont la dernière version, adoptée en 2004, a donné davantage de droits aux femmes. Si le divorce est aujourd’hui normalisé dans la société marocaine, les femmes qui choisissent cette voie restent parfois soumises à d’importantes pressions sociales. Elyn Pecheux et de Firdaous El Hadir ont donné la parole à l’une d’entre elles, ainsi qu’à des observatrices des évolutions sociétales au Maroc, alors que le pays est en pleine discussion sur une nouvelle réforme de la Moudawana.
Chaque année, de nombreux Africains subsahariens quittent leur pays avec l’espoir de rejoindre l’Europe. Le Maroc, souvent perçu comme un simple point de transit, devient pour beaucoup une destination finale. Selon une étude, publiée dans la revue « Afrique(s) en mouvement », plus de 67% des migrants considèrent, dès leur arrivée, le Maroc comme un pays de résidence, tandis que 32% le voient comme un pays de transit. Attirés par la stabilité relative et les opportunités qu’offre le royaume, ces migrants finissent par s’y installer, malgré les défis liés à la régularisation de leur statut. Le reportage de Najwa Targhi et Manon Rosier leur donne la parole.
La langue amazighe a été reconnue en 2011 comme langue officielle du Maroc. Malgré cette reconnaissance, sa présence dans le paysage des médias reste timide. La formation offerte en école de journalisme permettra-t-elle à cette langue de progresser ? Le reportage d’Hajar Jaber et Gloria Kamba apporte quelques éléments de réponse.
À Rabat, le campus est une place emblématique de la vie étudiante. On y voit défiler des étudiants venant de nombreux pays depuis plusieurs générations. Certains clients et commerçants côtoient la place depuis sa création. Léa Pissart et Majdouline Ettaqui sont allées à leur rencontre pour découvrir ce lieu empreint de nostalgie à travers leurs yeux.
Au cœur du jardin Andalou de la Kasbah des Oudayas se trouve le musée des Parures de Rabat. Le musée abrite 9 salles remplies d’histoire, de valeurs et de beauté. Des tenues traditionnelles, des outils, et des bijoux témoignent la richesse de différentes époques, évoquée dans ce reportage de Malak Ousilmaati et Estelle Pépin.
Le caftan est un vêtement traditionnel emblématique des cultures orientales, notamment au Maroc. Porté lors des grandes occasions comme les mariages ou les fêtes religieuses, il incarne élégance et raffinement. Confectionné avec des tissus nobles et orné de broderies fines, le il reflète un savoir-faire artisanal ancestral. Mais quel est l’avenir de ce symbole dans la société marocaine qui se modernise ? Asmae Boudouma et Martie Van Hertsen ont tenté d’en savoir plus dans ce reportage.
La gastronomie marocaine ne se résume pas aux saveurs ni aux épices emblématiques du pays. Elle incarne un véritable art de vivre, où le partage et la convivialité sont au cœur de chaque plat. À travers le reportage de Gaëlle Gilbert et Souha Chahbouni, partez à la découverte d’un patrimoine culinaire riche et authentique, ancré dans l’histoire et la culture du pays d’Afrique du Nord.
Deux tours dominent l’histoire de Rabat. La Tour Hassan, le minaret d’une mosquée du XIIe siècle inachevée, et la Tour Mohammed VI, quant à elle bientôt parachevée, qui est la troisième plus haute tour d’Afrique. Les deux monuments symbolisent un pays dont le cœur bat entre la tradition et la modernité.
Azad Yagirian et Amal Oumaguirt racontent leurs histoires croisées.
Match retour: Bruxelles, du 5 au 9 mai
Le match retour, sur le terrain de l’IHECS à Bruxelles, a permis aux étudiant·es de se confronter aux réalités de Bruxelles, capitale riche d’une importante multiculturalité, avec notamment une forte communauté marocaine, mais aussi de son héritage propre.
Le patrimoine de la BD belge a retenu l’attention de Hajar Jaber et de Noé Roeland. Ils se sont intéressés plus spécifiquement aux quelque 80 fresques de bande dessinée qui habillent les murs de la ville, en hommage aux héros du 9e art belge dans un musée à ciel ouvert. Regardez leur reportage.
Impossible de se promener dans les rues de Bruxelles sans croiser une friterie. En barquette ou en cornet, avec de l’andalouse ou de la mayonnaise, la frite est un emblème de la gastronomie belge. Gaëlle Gilbert et Oussama Serhene sont partis dans les rues de la capitale pour en savoir plus.
La bière est une autre fierté nationale, et elle a depuis peu son musée – dites son « expérience » – dans le centre de Bruxelles. La Bourses, autrefois temple de la finance, accueille désormais le Belgian Beer World et espère attirer de nombreux visiteurs, qu’ils soient locaux ou touristes. Regardez le reportage d’Estelle Pépin et de de Malak Ousilmaati.
En 2023, Bruxelles célébrait les 150 ans du mythique marché au puces de la place du Jeu de Balle. Le lieu bien connu des brocanteurs voit affluer chaque jour une horde de touristes et de collectionneurs. Mais si les visiteurs sont toujours au rendez-vous, le nombre d’acheteurs diminue d’année en année. Une baisse difficile à vivre pour les exposants, qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, comme le montre le reportage de Léa Pissart et Majdouline Ettaqui.
Dimanche 11 mai, c’était la fête des mères. Tanguy Delsemme, Benjamin Maillet et Hiba El Hord ont arpenté la rue neuve pour voir si l’événement, en plus de son caractère symbolique, avait un impact sur l’activité des commerces.
Les étudiant·es se sont également confrontés à des actualités plus difficiles au lendemain d’un raid de supporters extrémistes du club de Bruges dans la commune de Molenbeek, où réside une importante communauté marocaine. Le dimanche 4 mai, à la suite de la finale de la coupe de Belgique entre le FC Bruges et Anderlecht, la violence a en effet pris le pas sur le football. Une centaine de supporters extrémistes du club de Bruges ont semé la terreur dans les rues de Molenbeek. Amal Oumaguirt, Azad Yagirian et Gloria Kamba sont retournés sur place pour interroger les habitants et les responsables politiques locaux.
Autre sujet difficile pour la Belgique, celui de la mémoire coloniale. Un peu partout dans le pays, les statues de Léopold II trônent sur les places publiques. On l’appelle le roi bâtisseur, mais aussi le roi colonisateur. Car sous son règne, le Congo a été exploité dans des conditions terribles, marquées par des violences, des mains coupées, et des millions de morts. Aujourd’hui ces statues divisent. Faut-il les conserver comme témoignages du passé ou les retirer pour rendre justice à l’histoire coloniale ? Dans leur reportage, Najwa Targhi et Manon Rosier donnent la parole à Néhémie Lusakumunu, Belge d’origine congolaise.