Lilou Massart, une place pour les JO ?

Rien ne prédestinait Lilou Massart à occuper la deuxième place du ranking belge en tennis de table. Cette jeune fille calme et timide avait commencé sa carrière sportive en pratiquant le tennis et la danse. Au départ, aucun club ni aucun entraîneur ne la voulait dans leur équipe, en raison de sa tendance à considérer le tennis de table comme un amusement plutôt qu’un sport de compétition.

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Photo : AFTT (avec l'autorisation de l'AFTT)

Rien ne prédestinait Lilou Massart à occuper la deuxième place du ranking belge en tennis de table. Cette jeune fille calme et timide avait commencé sa carrière sportive en pratiquant le tennis et la danse. Au départ, aucun club ni aucun entraîneur ne la voulait dans leur équipe, en raison de sa tendance à considérer le tennis de table comme un amusement plutôt qu’un sport de compétition.

Photo : AFTT (avec l’autorisation de l’AFTT)

En huit ans, Lilou a gravi tous les échelons des classements dames (au nombre de 12, de D6 à B0) et est devenue série A, jusqu’à occuper le deuxième rang belge à l’âge de 16 ans.

Une évolution irrésistible

Depuis l’année dernière, la pongiste est plus déterminée que jamais. Elle est, en effet, devenue championne d’Europe dans sa catégorie d’âge. Elle est régulièrement sélectionnée pour les plus grandes compétitions internationales dans lesquelles elle représente la Belgique, comme, par exemple, le WTT Youth Contender Batumi Géorgie, où elle a remporté la médaille d’or dans sa catégorie d’âge et la médaille d’argent dans la catégorie d’âge supérieure.

Lilou Massart, WTT YOUTH STAR CONTENDER SKOPJE MACEDOINE DU NORD, AFTT

A 16 ans, c’est notre deuxième meilleure joueuse belge en tennis de table. Elle a pour objectif de devenir numéro un en Belgique et rêve de participer aux Jeux Olympiques 2024 : « ce serait incroyable, c’est mon rêve, mais je ne pense pas que ce soit possible ». Pour y participer, il faut être classée dans les 150 meilleures mondiales. 186ème actuellement, Lilou ne baisse pas les bras pour autant : elle concourt dans plusieurs compétitions internationales pour gagner un maximum de points. Elle a participé au WTT Youth Contender Al Ain Emirats Arabes Unis où elle a remporté la médaille d’or en U19.

Il manque 36 places à la pongiste pour être qualifiée aux Jeux Olympiques 2024. « Je n’y croyais pas au début mais, si Lilou fait une belle compétition en Italie et au Portugal, elle a toutes ses chances d’être qualifiée pour les JO. » dit Sébastien Massart, le papa de Lilou. Il faut savoir que dans les 150 premiers mondiaux, il y a beaucoup de Chinois et de Japonais et seuls deux athlètes par pays sont repris pour Paris.

Lilou Massart et son frère, Alessi Massart
Photo : Sébastien Massart

Un parcours qui aurait pu s’arrêter…

A 7 ans et demi, Lilou accompagnait son grand frère lors des compétitions belges, ce qui lui a très vite donné l’envie de suivre ses traces. Très tôt, elle a été sélectionnée pour représenter la Province du Hainaut lors de grandes compétitions.

Cependant, elle montrait une attitude nonchalante lors des entraînements organisés par la Province, ce qui agaçait ses entraîneurs. Souvent, sur deux heures d’entraînement, elle ne jouait que quelques minutes sérieusement. Un jour, Sébastien Massart (son père et actuel entraîneur) a eu une discussion avec elle et lui a dit « si tu ne veux pas évoluer, mais simplement t’amuser, pas de souci, mais alors, je te retire de la Province et tu t’entraineras juste dans ton club à Basècles ».  C’est à partir de ce moment-là que le déclic a eu lieu.

Quel est son secret ?

Avant chaque match, dans le but de se mettre en condition, Lilou adopte un rituel bien rodé : « je me mets sur le côté, les Airpods dans les oreilles, et j’écoute ma playlist préférée, loin des autres. ». Cela lui permet de faire le vide dans sa tête et de se concentrer sur son match.

Battante, courageuse, déterminée, c’est ainsi que son entourage la décrit. Elle vient d’une famille de pongistes. « Avoir mes parents et mon frère qui jouent m’apporte énormément : ils sont toujours là pour me conseiller et m’aider ». Lilou est passionnée par son sport et plus particulièrement par le dynamisme et le stress qu’il génère, mais également par l’ambiance qui règne dans les salles. Elle aimerait devenir pongiste professionnelle, mais si ce n’est pas possible, elle jouera à un haut niveau en exerçant un métier sur le côté, toujours lié au sport.

Comment concilier les études, la famille, les amis et le sport ?

Lilou est inscrite en sport-études à Blegny, près de Liège. Son frère, Alessi Massart, y est inscrit également et son père y entraîne les filles. Être loin de sa famille n’a pas été facile au début : « je vois peu ma famille, mais j’essaie d’aller voir mes grands-parents de temps en temps. ». Elle a fini par s’y habituer et, maintenant, c’est son quotidien.

Au niveau des études, Lilou est une bonne élève. Elle gère son temps efficacement et il n’est pas rare qu’elle étudie entre deux trajets en avions. En septembre, elle n’a été présente que cinq jours à l’école, en raison de ses nombreuses sélections internationales.

Quitter la Belgique pour la France

Cette année, Lilou a rejoint le club de « Lyssois Lille Métropole », situé à Lille, pour jouer en Pro B. Jouer en France lui offre de nombreux avantages : « tout d’abord, le niveau est plus élevé. Ensuite, cela me permet de jouer contre de nouvelles personnes car, en Belgique, on finit toujours par rencontrer les mêmes adversaires. »

En France, les types de jeux ne sont pas les mêmes qu’en Belgique. L’ambiance est également différente ; le tennis de table y est plus populaire. De plus, selon elle, « il n’y a aucun inconvénient pour moi à m’entraîner en France. Ce n’est qu’à 45 minutes de trajet de chez moi ».

36 points. C’est ce qui manque à Lilou Massart pour être sélectionnée pour les JO. Son rêve peut devenir réalité.

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