Laissez-vous hypnotiser avec "Ma voix t'accompagnera"

Dans le documentaire "Ma voix t'accompagnera", Bruno Tracq suit deux anesthésistes qui pratiquent l'hypnose chirurgicale.

par

Image extrait du documentaire "Ma voix t'accompagnera"

Dans le documentaire « Ma voix t’accompagnera », Bruno Tracq suit deux anesthésistes qui pratiquent l’hypnose chirurgicale.

Image extrait du documentaire « Ma voix t’accompagnera »

« Ma voix t’accompagnera » vous emmène dans les salles d’opération des Cliniques Saint-Luc à Bruxelles, où les patients sont plongés dans un état de conscience modifié, guidés par les douces voix des médecins. Rencontre avec son réalisateur, Bruno Tracq.

Pourquoi avoir eu envie de consacrer un documentaire à l’hypnose chirurgicale ?

Depuis longtemps, j’ai une passion pour l’hypnose. J’ai mené une veille sur ce sujet-là. Un jour, j’ai vu passer un petit article sur deux femmes anesthésistes, Fabienne et Christine. Elles y expliquaient leur pratique : l’hypnose chirurgicale. Celle-ci est utilisée pour remplacer l’anesthésie générale dans certaines opérations. Quand un médecin est formé à l’hypnose, il va adapter sa manière de parler, à chaque fois qu’il effectue un geste médical. Je me suis dit que c’était un sujet potentiellement très beau et spectaculaire, dans le bon sens du terme.

En regardant ce film, on a presque envie de fermer les yeux et de se laisser guider par la voix des deux anesthésistes. Comment avez-vous travaillé pour créer cet imaginaire ?

Il y a eu un gros travail sur le son, mais aussi sur les images. Un des principes de l’hypnose, c’est de s’adapter aux gens et à la manière dont ils perçoivent le monde. Certains sont davantage visuels et d’autres auditifs. En préparation des opérations, les patients rencontrent les médecins pratiquant l’hypnose afin de détecter quel est leur sens dominant pour pouvoir mieux les guider. Dans le film, l’idée était de fabriquer une sorte de transe, de plus en plus puissante au fil du visionnage. J’ai convoqué les outils de la fiction, c’est-à-dire la musique, les effets visuels, ce que nous voyons peu en documentaire. Un certain soin apporté à l’image était essentiel pour construire un petit peu de la beauté des voyages que les gens font quand ils se font opérés.

Et vous, plutôt visuel ou auditif ?

Je suis quelqu’un de très visuel, mais également auditif. Nous avons construit les deux couches en permanence.

Êtes-vous convaincu par l’hypnose ?

Je suis plus que convaincu. C’est une rencontre qui change la vie, c’est la découverte d’un nouveau territoire. Vous pouvez l’activer et cela vous donne accès à des ressources intérieures insoupçonnées. Vous pouvez les convoquer à des moments de votre vie où vous en avez particulièrement besoin. Cet outil est très puissant. Une fois que vous l’avez découvert, il peut vous accompagner toute votre vie.

Faut-il y croire pour que cela fasse effet ?

Cela repose sur un trépied avec trois mots qui sont la confiance, la coopération et la motivation. Avec cette alliance-là, l’hypnose va fonctionner. Dans ces trois mots, le plus important est la motivation. Les gens doivent avoir une certaine curiosité pour l’hypnose et une envie d’expérimenter. Si vous ne voulez pas rentrer en hypnose, personne ne pourra vous forcer, contrairement à ce que nous voyons à la télévision ou dans les spectacles.

Comment s’est passé la rencontre avec les deux anesthésistes ?

Cela s’est fait de manière assez naturelle. Dès ma première rencontre avec Fabienne et Christine, nous avons discuté d’hypnose en profondeur. Elles étaient surprises d’avoir une discussion précise avec moi sur ce sujet-là. La confiance s’est vite installée. Elles m’ont directement proposé d’assister à une rencontre préopératoire avec une patiente. Une semaine après, j’étais en salle d’opération.

Vous êtes également entré dans l’intimité des patients. Comment cela s’est passé ?

Je n’avais pas accès au patient directement. Je ne pouvais pas aller les voir avant qu’ils ne soient d’accord. Fabienne et Christine allaient voir les patients et leur présentaient le film. Il y a eu assez peu de refus. Contrairement à ce que je pensais, cela a été simple de tourner à l’hôpital parce que j’avais les deux meilleures ambassadrices du film qui ont tout rendu fluide.

Propos recueillis par Céline D’Hulst

Nouveau sur Mammouth

"Le sabotier itinérant"
Pollution spatiale
Quitter la violence
Et toi, tu désertes ?