Quelles solutions pour éviter le gaspillage alimentaire ?

345, c’est le nombre de kilos de nourriture qu’un Belge gaspille en moyenne chaque année, selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) paru en 2010. La moyenne européenne s’élève à 173 kilos. La Belgique se situe dès lors deuxième au classement européen des plus gros gaspilleurs.

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Photo Vie en transition

345, c’est le nombre de kilos de nourriture qu’un Belge gaspille en moyenne chaque année, selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) paru en 2010. La moyenne européenne s’élève à 173 kilos. La Belgique se situe dès lors deuxième au classement européen des plus gros gaspilleurs.

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Le citoyen belge ne jette évidemment pas la totalité de ces 345 kilos. Ce chiffre découle d’une estimation du gaspillage identifié sur l’ensemble de la chaîne de production et de consommation. Il est ensuite réparti sur l’intégralité de la population belge. Dans cette optique, les pertes alimentaires s’additionnent au gaspillage. En ce qui concerne les pertes, les denrées alimentaires sont gâchées tout au long du processus de production : lors de la récolte, du stockage, et de la transformation. Par contre, le gaspillage concerne uniquement les ressources perdues lors de la vente au détail et de la consommation.

D’après l’administration de l’environnement et de l’énergie en Région de Bruxelles-Capitale (Bruxelles Environnement), les Bruxellois gaspillent en moyenne 25.000 tonnes de nourriture : 15.000 tonnes directement par les citoyens et 10.000 par les entreprises (Horeca, cantines…). Ce qui ne représente au final « que » 15 kg par an et par personne. Cette estimation se base directement sur les déchets ménagers retrouvés dans les sacs poubelles blancs. « Cela ne prend donc pas en compte l’ensemble du processus de la chaîne alimentaire et seulement les déchets solides. La proportion du gaspillage des ménages à leur domicile par rapport à leurs déchets ménagers était de 12% en 2004 selon une analyse réalisée par RDC Environnement (bureau d’études de référence, spécialisé dans l’évaluation des impacts de l’activité humaine sur l’environnement, la société et l’économie)», explique Amélie Noël, gestionnaire de projets d’alimentation durable à Bruxelles Environnement.

Au sein de l’Union européenne, l’organisme public estime que 88 millions de tonnes de denrées alimentaires sont perdues annuellement. Cette situation influe fortement sur l’environnement. Elle serait responsable de la production d’environ 170 millions de tonnes de CO2.

Un panel de solutions

Pour remédier à cette situation problématique, la FAO propose une série d’indications à suivre. Elle prône notamment l’investissement du secteur public, mais également privé, pour améliorer les conditions de transports, de stockage, mais aussi de transformation des aliments. Ces étapes sont responsables de la majorité des pertes alimentaires, principalement dans les pays chauds, où la conservation des denrées alimentaires s’avère plus compliquée.

Outre l’amélioration du processus de production, l’organisme des Nations Unies insiste sur la sensibilisation au gaspillage. Elle occupe d’ailleurs une place centrale au sein de la Stratégie Good Food portée par Bruxelles Environnement. « La réduction du gaspillage à la source étant une priorité de la stratégie, il est prévu que tous les publics sources de gaspillage alimentaire soient concernés par différentes mesures. En fonction des publics cibles, il s’agit de sensibiliser, d’informer, d’accompagner, de former, d’encourager… », explique Amélie Noël. « Par exemple, pour sensibiliser les jeunes, des ateliers de cuisine anti-gaspi et veggie ont été proposés aux écoles secondaires fin 2016 », ajoute-t-elle.

Par ailleurs, la Stratégie Good Food met également l’accent sur la revalorisation des invendus alimentaires. Bruxelles Environnement a notamment soutenu, via plusieurs appels à projet, certains acteurs pour leur permettre de développer leurs activités et donc d’augmenter le volume d’invendus récupérés. Pour l’année 2017, 55 tonnes d’invendus ont été regagnés via les projets directement subsidiés par Good Food. Cela représente 1.206.304 repas sauvés soit les trois repas quotidiens de 1000 personnes pendant un an.

En France, sous l’impulsion de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, 243 ménages ont participé à une opération anti-gaspillage. Les différents foyers ont mis en place une série de gestes simples tels que concocter ses menus à l’avance, rédiger une liste de course, être attentif aux dates de péremption et à la bonne conservation des aliments.  Après six mois de bonnes pratiques, le résultat est sans appel : 59% de gaspillage alimentaire en moins. Adapter nos comportements s’avère donc d’une importance capitale, sans quoi la situation n’évoluera pas.

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