Jeune, croyant·e et militant·e : un trio (in)compatible ?


Une musulmane féministe ? Un catholique écolo ? Une juive qui milite pour les luttes LGBTQIA+ ? Les jeunes croyant·es et pratiquant·es d’aujourd’hui croient en Dieu, mais pas que. Ils militent aussi. Comment avoir la foi et soutenir des combats souvent opposés aux textes religieux ?

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Illustrations : Maud Moreels


Une musulmane féministe ? Un catholique écolo ? Une juive qui milite pour les luttes LGBTQIA+ ? Les jeunes croyant·es et pratiquant·es d’aujourd’hui croient en Dieu, mais pas que. Ils militent aussi. Comment avoir la foi et soutenir des combats souvent opposés aux textes religieux ?

Illustrations : Maud Moreels

Il apparaît évident que la religion est en décalage avec certaines valeurs défendues de nos jours. Avec toute la bonne volonté du monde, peut-on réellement croire en un dieu et en même temps, être en faveur du féminisme, de l’écologie et des droits des LGBTQIA+ ? Face aux incohérences et aux paradoxes, il est parfois difficile de trouver sa place. Pourtant, de nombreux jeunes ont la volonté profonde de soutenir ces causes, et ce, malgré ce que leurs proches et leur communauté religieuse attendent d’eux.

Pour questionner ce paradoxe apparent entre foi et militantisme, Mammouth vous invite à découvrir les récits de huit jeunes. Ils et elles sont musulman‧es, juif‧ves et catholiques. Ils et elles soutiennent des luttes emblématiques de leur génération : mouvement féministe, lutte contre les discriminations envers les LGBTQIA+ ou encore l’écologie.

Au début de notre investigation, nous pensions récolter et multiplier les incohérences entre la sphère religieuse et la sphère militante. À force de rencontres et de discussions, il nous apparaît rapidement que la relation entre ces deux entités est plus nuancée qu’il n’y paraît. Oui, il est possible d’allier les deux. L’ensemble des intervenant·es rencontré.es nous l’ont confirmé. S’ils et elles arrivent à allier religion et luttes contemporaines, c’est grâce à leur interprétation des textes sacrés. D’ailleurs, c’est cette notion d’interprétation qui va devenir le fil rouge de notre projet. La voilà notre porte d’entrée : il y a les textes et ce qu’on décide d’en faire.

Il y a les textes et ce que l’on décide d’en faire

Suivre à la lettre la Bible, le Coran ou la Torah en 2022 ? Pas pour ces jeunes qui s’adaptent à une époque, à un contexte et à leurs convictions.

Aujourd’hui, majoritairement dans les sociétés laïques, certains textes sont relus avec des lunettes plus actuelles. En particulier les passages pointés du doigt par une partie de la société, qui demande une évolution des mentalités et une sensibilisation aux problématiques contemporaines. C’est ce qu’on appelle la néo-exégèse : des adaptations plus libres, moins orthodoxes de l’étude des textes. Les croyances ne disparaissent pas, mais elles évoluent. Dire stop au patriarcat, exiger l’égalité des sexes, remettre en question la domination de l’Homme sur la planète, revendiquer le droit d’aimer qui l’on veut… Tout cela n’est pas forcément incompatible avec la foi. 

Réconcilier les droits des femmes avec la religion

Souvent considérée comme allant à contre-courant des luttes féministes, la religion aurait joué un rôle prédominant dans l’asservissement des femmes. Selon Frank Pierobon, philosophe et professeur à l’IHECS, « À toute époque, la religion est le reflet de l’état d’une société ». Pour lui, le patriarcat était déjà bien établi dès nos premiers modèles sociétaux. Selon le philosophe, les hommes n’ont pas attendu la naissance des religions pour justifier la domination et la violence envers les femmes. Donc, puisque profondément inscrite dans l’ADN de nos sociétés, l’hégémonie masculine n’appartient à aucun dogme. D’ailleurs, malgré la laïcisation de nos sociétés, la domination des hommes sur les femmes et les inégalités qui en découlent persiste. Justifier l’ascendant de l’homme sur la femme par la religion serait-il donc un moyen de maintenir les femmes dans un statut inférieur et donc d’éviter un changement complet de la société ?

Aujourd’hui, des mouvements féministes religieux se réapproprient les textes fondateurs afin de les séparer de toute idéologie et stéréotypes misogynes. D’où l’émergence de femmes rabbin, imam ou prêtre, bien qu’il s’agisse d’un phénomène très récent. De manière générale, les hommes se sont toujours gardé le droit d’édicter les lois religieuses et d’aborder les questions théologiques. D’ailleurs, le monothéisme est toujours parti du postulat que Dieu était une figure masculine. Un Tout Puissant femme, n’a jamais été une possibilité. Il est à noter que les trois religions monothéistes proviennent de la tradition orale. Ce sont donc majoritairement les hommes qui ont été le vecteur de cette oralité. Il est alors facile d’imaginer la difficulté que cela représentait d’aller à l’encontre de ceux qui affirmaient répandre la parole de Dieu. 

Dans le cas de l’Islam, la place des femmes dans la société prend une place prédominante dans les débats contemporains. Il existe pourtant un décalage entre les idées reçues et la véritable doctrine de l’islam. Le Livre saint aurait grandement fait progresser la condition féminine. Les textes coraniques, auraient octroyé un statut spirituel et social qui honore les femmes, notamment d’un point de vue conjugal et familial. Dès l’arrivé des enseignements du Prophète Mahomet, des droits et la protection leurs sont reconnus.

 « Avant la venue de l’islam, nous autres n’avions pas de considération pour les femmes. Puis, lorsque vint l’islam et que Dieu Tout Puissant évoqua leurs droits, nous nous mîmes à comprendre qu’elles avaient des droits sur nous

Omar ibn al-Khattâb (deuxième calife) (Boukhari al sahih).

D’un point de vue spirituel, les enseignements du Prophète Mahomet s’adressent à tous, sans aucune distinction de sexe, de race et de condition sociale. Les versets du Coran relatifs aux droits et aux devoirs des Hommes sur la terre concernent les deux sexes. Il fait en réalité souvent référence aux croyantes et croyants : « Tout croyant, homme ou femme, qui fait une bonne action entrera au Paradis » (coran, XL, 40). Les textes sacrés misent en fait davantage sur la complémentarité entre femmes et hommes plutôt que sur l’ascendant de l’un sur l’autre. En fait, fondamentalement, le seul critère qui a de l’importance aux yeux de Dieu dans la religion musulmane, c’est la piété. 

À la mort du Prophète, l’ensemble de ces messages progressistes se sont figés dans le temps et n’ont plus évolué au fil de la modernité. La doctrine coranique s’est alors enracinée dans un conservatisme qui a mené à certaines dérives. Le paradoxe étant que, mettre les femmes en marge de la société revient à contredire des enseignements importants de l’islam comme le taqlid et l’ijihad. Tous deux invitent à ne pas rester englué dans le conformisme et prônent l’adaptation et le renouvellement de la religion.

Yael croit fermement en l’islam et aux luttes féministes. Son interprétation personnelle se réfère aux sources élémentaires et progressistes de l’islam, notamment en ce qui concerne les droits reconnus aux femmes. 

Le catholicisme aurait-il eu le retentissement que l’on connaît dans l’histoire de nos civilisations si Jésus avait été une femme ?

Du côté du judaïsme et du catholicisme, parler de considération à l’égard des femmes dans les textes sacrés est plus difficile. Le mythe fondateur d’Adam et Eve ne facilite pas les choses en décrivant Eve comme une femme pécheresse et symbole du malheur de l’humanité. Cet épisode fort de nos traditions judéo-chrétiennes a influencé la place qui a été octroyée aux femmes dans les sociétés. La notion même de Dieu “père”, de patriarche d’une grande famille et la notion de “frères” pour parler de nos semblables, posent les bases de deux religions profondément influencées par un patriarcat préexistant.

Au vu de ces éléments, une question vaut la peine d’être posée : le catholicisme aurait-il eu le retentissement que l’on connaît dans l’histoire de nos civilisations si Jésus avait été une femme ? C’est peu probable. Toutefois, Jésus est l’une des seules figures bibliques qui manifeste de l’amitié envers la gente féminine, y compris envers les prostitués. Contrairement à la religion juive où les femmes et les hommes évoluaient principalement dans des cercles séparés, Jésus lui, ne voyait pas d’inconvénient à fréquenter les femmes. Il dialogue avec elles, a des contacts physiques, elles le touchent, le parfument, et ce, sans que cela soit assimilé à une quelconque forme de séduction. Ces récits peuvent être interprétés comme une tentative de réconciliation des femmes et des hommes.  

Gabrielle lors de notre interview nous dit « je crois que Jésus avait une attention particulière pour les femmes ».

Une figure particulièrement misogyne de la culture judéo-chrétienne est celle de Paul de Tarse, Saint-Paul. L’un des apôtres de Jésus qui est l’auteur de 13 livres sur les 27 qui composent le Nouveau Testament. C’est lui qui a notamment écrit « que la femme se taise dans l’église » et « l’homme est la tête/le chef de la femme ». Il va jusqu’à leur interdire de prêcher dans un lieu saint. Non sans conséquences, ces passages ont largement influencé la culture de la femme au foyer, passive et qui se soumet totalement à Dieu. Notons que, bien avant cela, les femmes étaient considérées comme inférieures aux hommes. La philosophie grecque, qui a été adoptée par les chrétiens, tenait la femme pour inférieure, par nature. Platon les considérait comme étant une dégénérescence de l’être humain et, selon Aristote, elles étaient des êtres humains incomplets. Plus tard, le droit romain qui a servi de base pour le droit de l’Église (droit Canon), accorde à la femme un statut de subalterne dans la société. Conformément à cet héritage, tandis que les hommes ont été associés au divin et à l’esprit, les femmes, elles, ont été associées à la nature, aux animaux qui étaient considérés comme inférieurs à tout points de vue.

L’Homme, maître et gardien de la nature

Avec la crise écologique que nous traversons, le sentiment qu’une force supérieure nous dépasse et nous domine est plus présent que jamais. Placées au rang des préoccupations des sociétés humaines, les questions du changement climatique ont aussi traversé les religions monothéistes. Certains religieux mettent désormais l’accent sur les causes environnementales et redécouvrent même des textes en leur conférant une interprétation plus éco-friendly. Il s’agit ici d’un changement majeur car selon Frank Pierobon, l’écologie n’a jamais fait partie intégrante du monothéisme : “L’idée d’écologie est très tardive, elle date des 50 dernières années. Par contre, l’idée d’une domination totale de l’homme sur la nature est inscrite dès la Genèse dans la Bible, c’est à dire pour le judaisme, le christianisme et on la retrouve qui percole dans l’islam”.

Les humains ont rapidement légitimé leur emprise sur la planète. Cette vision très pauvre de la nature a largement été influencée par une pensée productiviste et dominatrice qui s’est épanouie au XVIIIe siècle avec l’industrialisation de l’Europe. 

Le catholicisme a souvent été dépeint comme étant la religion la plus néfaste pour l’environnement. Un bon nombre de passages de la Bible ont été utilisés à des fins de domestication de la nature.  

« Soyez féconds, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ! Dominez… sur tout animal qui se déplace sur la terre ».

GENÈSE 1:28


Pris comme cela, l’interprétation de ce verset ne semble laisser aucune ambiguïté. Seulement, il existe une fin de phrase qui ordonne “de servir et de protéger la terre », mais elle est restée ignorée. Une interprétation qui a donc servi à des fins anthropocentriques majeures. 

La notion de fécondité soulève aussi un tas de questions relevant de l’éthique religieuse. Les trois religions monothéistes ont toujours mis l’accent sur l’importance de la procréation. Avec déjà 8 milliards d’habitants sur la planète, s’abstenir de faire des enfants est devenu un argument écologique de poids. Alors sur le fond, les religions sont-elles vraiment prêtes à faire des concessions sur ce précepte de fécondité au nom de convictions écologiques ? 

Damien est de confession catholique et milite pour la cause environnementale. Selon lui, le problème ne vient pas d’un indice démographique, mais bien de la manière dont on vit. Il prône avant tout la sobriété des modes de vie et conseille vivement d’aller à l’encontre du consumérisme moderne. Il ne compte pas revenir sur son ambition d’avoir des enfants, car selon lui, la solution ne se trouve pas là.

Une réflexion qui résonne fortement avec l’encyclique “Laudato Si-Loué Sois-Tu” du Pape François en 2015. Une lettre ouverte qui incitait à prendre soin de “notre maison commune”, la Terre. Dans ce plaidoyer, le Pape invitait à changer drastiquement nos modes de consommation. Durant nos recherches, cet événement ne cessait d’être qualifié de décisif dans les mentalités de l’Église. Alors y a-t-il eu une prise de conscience écologique suite à cette prise de parole peu commune ? Pas forcément pour Frank Pierobon: “ Il y avait déjà une veine pro nature dans la théologie catholique associée à Saint François d’assise : « les animaux sont nos frères, créatures de dieux donc elles méritent le respect ».  Il n’y a pas eu d’avant-après le discours du Pape car l’influence de la religion catholique en Europe est à peu près nulle. Le problème de l’écologie est imposé par le drame de l’écologie lui-même, par le réchauffement climatique, par la montée des eaux, les sécheresses, les inondations… On fait jouer à la religion un rôle qu’elle n’a plus”. Il nous indique encore que, jusqu’au XVIIIe siècle au moins, la nature était perçue comme une force sauvage, à peu près impossible à dominer. Personne ne comprenait rien à la propagation des épidémies, surtout au Moyen-âge, où un tiers de la population européenne s’est vue décimée. Un commentaire qui semble faire étrangement écho à notre époque.

Dans le judaïsme et la Torah, il est possible de trouver quelques aspects abordables sous le prisme de l’écologie. Encore une fois, le rôle de l’interprétation qui leur est donné est non négligeable. D’une part, il existe des fêtes juives en lien avec l’agriculture, voire l’écologie. Par exemple, Tou Bichvat, en début d’année, commémore le renouveau de la nature. Il existe aussi Soukkot, qui commémore l’errance des Hébreux au désert et le rassemblement des récoltes. En terre sainte, on pratique la Shemita, qui signifie “année sabbatique”. On laisse le sol en friche pour qu’il puisse “se reposer”. D’autre part, ne pas respecter un être vivant ou le faire souffrir gratuitement sont considérées comme un péché par la Torah. Aussi, elle prescrit de ne pas détruire.

Vois mes œuvres ! Vois comme elles sont plaisantes et louables ! Or tout ce que j’ai créé, je l’ai créé pour toi. Garde-toi donc d’endommager ou de détruire mon monde car si tu l’endommages, il n’y aura personne pour le réparer après toi.”

Qohélet Rabbah, 7 : 13

Le judaïsme n’est donc pas une religion particulièrement axée sur l’écologie, mais certaines références à l’agriculture peuvent être interprétées et inciter à la durabilité. Il en va de même pour l’islam. Les références à la nature et au gaspillage sont nombreuses dans le Coran, notamment dans les Sourates.

Les trois livres sacrés font donc tous référence, à un moment ou un autre, à la nature. À priori, il est logique qu’ils en fassent mention étant donné qu’elle est son œuvre originelle, achevée au bout de sept jours. Sa perception utilitaire n’est finalement que la conséquence d’une pensée occidentale qui a rayonné à peu près partout dans le monde. 

Sodome et Gomorrhe, un mythe qui justifie l’homophobie ?

 Aborder l’homosexualité au sein de la religion nous semblait être une tâche peu aisée. En faisant nos recherches, le mythe de Sodome et Gomorrhe est vite apparu comme étant une piste intéressante. Présent dans les trois religions monothéistes, cet épisode semble justifier à bien des égards l’homophobie. Nous avons donc posé la question à Frank Pierobon : “ Oui c’est le cas…mais ce n’est pas un mythe de l’homosexualité, c’est un mythe de la débauche, c’est un mythe de la démesure”. Les villes de Sodome et Gomorrhe sont considérées comme des lieux où régnaient la débauche et dépravation. Des pratiques sexuelles telles que la sodomie y étaient pratiquées librement. Elles offensent Dieu qui, en représailles, fait tomber sur les deux villes une pluie de soufre et de feu. En faisant référence à la pratique de la sodomie, le mythe n’aborde que l’homosexualité masculine. À l’époque, il semblait évident pour les auteurs, masculins, que les femmes ne pouvaient avoir du désir que pour eux. Leur statut était jugé trop faible et elles n’avaient aucun poids politique dans la société.

Le monothéisme est de manière générale, farouchement opposé à l’homosexualité : 

« Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, tous deux commettent une abomination ; ils seront mis à mort, leur sang retombera sur eux ».

Torah (Lv 20, 13)

« La loi n’a pas été instituée pour le juste mais pour… les impudiques, les homosexuels, les trafiquants d’hommes, les menteurs, les parjures, et pour tout ce qui s’oppose à la saine doctrine ».

Coran (1 Co 6, 9)

« De même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec les femmes pour brûler de désir les uns pour les autres ; les hommes font avec les hommes des choses infâmes, et ils reçoivent en retour dans leur propre personne le salaire dû à leur égarement »

Bible (Rm 1, 18 ; 26-27)

Ces passages sans langue de bois reflètent la stricte opposition des religions à l’égard de l’homosexualité. Si elle est bien considérée comme un délit et une pathologie, elle n’est pas mentionnée comme étant un péché plus grave que les autres. Elle ne fait pas partie des sept péchés capitaux de la religion chrétienne. C’est la luxure et plus précisément les relations de chairs qui n’ont pas pour objectif de procréer qui sont vues d’un mauvais œil. Dans l’islam, encore une fois, le seul péché qui est plus important que les autres, c’est celui de ne pas être pieux. Pour le judaïsme, seul le mythe de Sodome et Gomorrhe ainsi qu’un unique autre précepte font référence à l’homosexualité. 

Alors au final, comment font les jeunes croyants impliqués dans les luttes LGBTQIA+ pour faire abstraction de ses textes durs ? 

Marie est de confession juive et fait partie de la communauté LGBTQIA+. Elle pointe du doigt le fait que l’homosexualité existe depuis la nuit des temps, sans quoi, on n’en aurait pas fait mention dans les trois livres sacrés. À ses yeux, la proscription de l’homosexualité n’est que le vestige d’une société patriarcale. Marie revendique son droit d’aimer qui elle veut et à recevoir les sacrements du mariage. Elle constate que de ce point de vue là, les mentalités changent, mais elles dépendent avant tout de la communauté religieuse dans laquelle on gravite. Dans la sienne, ce n’est pas demain la veille. 

Vivre sa foi, mais avec son temps

En guise de conclusion, nous nous posons cette question : si plus des prêtres, d’imams et de rabbins s’engageaient en faveur de ces luttes modernes, plus de jeunes reprendraient-ils le chemin de la foi ?

Au-delà de la notion d’interprétation, un autre élément aura pris tout son sens dans ce projet : le compromis. Argumenter, prendre de la distance, trouver des solutions, mais surtout concilier ses convictions religieuses et contemporaines, c’est le secret de tous ces jeunes qui se sont confiés à nous. Vivre leur foi conformément aux évolutions de la société et à leurs valeurs, c’est ce qu’ils ont décidé de faire. Beaucoup l’ont affirmé : “ça n’a plus de sens de prendre à la lettre des textes qui ont 3000 ans”. Leurs luttes ne sont pas toujours soutenues ou comprises par leur entourage ou par les membres de leur communauté, mais ces jeunes l’acceptent. Ils et elles sont finalement d’accord de ne pas être d’accord.

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