Face à un métier éreintant, faut-il rester à la ferme ou s’imaginer un destin loin des champs ?
Lucie Pelé (CC BY NC ND)
Depuis plusieurs années, la moyenne d’âge des agriculteurs et des agricultrices belges augmente, atteignant aujourd’hui les plus de 58 ans (Statbel). Ce nombre inquiète non seulement celles et ceux d’entre eux qui sont proches de la pension, mais aussi leurs enfants, qui s’imaginent parfois un destin loin des champs. En cause : un métier aux conditions toujours plus solitaires, précaires et éreintantes.
Face à cette situation, une question se pose du côté des enfants, qui observent chez leurs parents le poids des années de travail pour des fruits qu’ils pourront à peine récolter: “pourquoi finalement rester à la ferme ?”
Et, “est-ce bien raisonnable de transmettre à ses enfants son exploitation ?”, du côté des parents, qui imaginent les dettes, la charge du travail ou les potentiels accidents qui accompagneront cette reprise.
Au milieu de cet entrelacs familial, débarquent dans les fermes de nouveaux profils : les hors cadres familiaux (HCF). Ceux-ci n’ont pas le même accès à la terre que les enfants d’agriculteurs. Mais si les HCF ne partent pas avec les mêmes clés en mains, ils font face aux mêmes obstacles : des terres hors de prix sous l’accaparement des firmes, des sociétés de gestion ou des grandes exploitations.
Au sein des transmissions agricoles, ce sont non seulement des enjeux humains et familiaux qui se décident, mais aussi des questions politiques, économiques, et écologiques. C’est également l’avenir de la sécurité alimentaire qui se joue.
Pour rendre compte de l’importance et des difficultés de la reprise ou de l’installation, nous nous sommes rendus dans différentes fermes belges, à la rencontre de celles et ceux qui vivent de l’agriculture aujourd’hui, aussi passionné·es que dépassé·es.