50% Français, 100% Bruxellois

Martin Vachiery est rédacteur en chef de Check. Ce que l'on sait moins de lui, c'est qu'il passe ses dimanches aux abords de la pelouse de l'USG. Portrait.

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Photo : Lauriane Vandendael (CC BY NC ND)

Martin Vachiery est rédacteur en chef de Check. Ce que l’on sait moins de lui, c’est qu’il passe ses dimanches aux abords de la pelouse de l’USG. Portrait.

Photo : Lauriane Vandendael (CC BY NC ND)

C’est au Bar du Matin à Forest que Martin Vachiery, nous donne rendez-vous. Le lieu n’est pas choisi par hasard, par cet ex-journaliste RTL. Il est aujourd’hui rédacteur en chef de Check, média urbain spécialisé dans la musique pop urbaine francophone. Et Forest, c’est sa commune. C’est là que se situe le stade de son club fétiche, l’Union Saint-Gilloise. 

De père en fils

Ses premiers souvenirs de foot datent de 1994. Il avait 8 ans et regardait la coupe du monde avec son papa. C’est lui qui lui a inculqué cette passion pour le football. « J’allais avec mon père ; on regardait le match et, si j’avais été sage la semaine, on allait manger un hot dog ensemble. C’était une activité père-fils. »

Lorsqu’il nous parle de la première fois qu’il a mis les pieds dans un stade, c’est avec des étoiles plein les yeux. C’était un match de l’Union Saint-Gilloise, à quelques minutes à pied de chez lui. En montant les marches du stade, il y a découvert un peu plus le vert de la pelouse, la vraie. « Ça m’a fait un énorme choc, c’était incroyable, c’était à ça que ça ressemblait en vrai ». Tout à coup, Martin comprend que cela n’a rien à voir avec les matchs à la télé. Ici, il entend distinctivement les cris, le bruit des ballons dans les filets du but, il perçoit l’intensité des coups. C’est à ce moment précis de sa vie qu’il est tombé amoureux de l’Union Saint-Gilloise, ce club de quartier comme il l’appelle. « Si mes gamins aiment le foot, ce que je souhaite, je les emmènerai à l’Union pour leur premier match. On est bien là-bas, on s’y sent bien ».

Martin Vachiery buvant une bière avec ses amis à l'Union's Taverne
La rue dans laquelle se trouve le stade est parsemée de cafés remplis de supporters de l’Union Saint-Gilloise. Photo : Lauriane Vandendael (CC BY NC ND)

Aujourd’hui, il partage également ces moments de folie avec ses amis, comme Gilles qui le côtoie depuis l’université, « Martin est toujours partant, c’est lui qui m’a motivé au départ pour venir à l’Union. J’y venais par curiosité, mais l’ambiance et les gens sont tellement chaleureux que j’y suis retourné ». Bien que ses amis viennent de différents univers, ils se retrouvent autour d’une bière le dimanche, jour de match, sauf en cas de rencontre à l’extérieur.  « Je n’ai pas le temps, en raison de ma vie professionnelle, de faire tous les déplacements ». Mais il éprouve un grand respect pour les ultras, le groupe de supporters toujours présent, ces gens qui font vivre les tribunes, qui élèvent le foot au rang de culture.

Construire son identité par le sport

Né d’un père français et d’une mère belge, Martin se construit entre deux pays. Pour l’identité footballistique, son papa s’en est chargé. Ils supportent tous les deux l’équipe de France. Il se sent Français, tout en étant très fier d’être Bruxellois. Mais s’il n’y avait pas eu le foot, il se sentirait bien plus Belge, parce que c’est ici qu’il a toujours vécu. 

Le football lui a permis d’apprendre beaucoup de choses dans différents secteurs : l’histoire, la géographie, la politique, les rapports entre les êtres humains, la ségrégation raciale. « Le football renseigne des choses intéressantes sur le monde dans lequel on vit ».

Le football devenu business

Aujourd’hui, le milieu du foot est devenu un business très aseptisé, fait d’investissements étrangers. Les clubs de quartier comme l’Union Saint-Gilloise permettent aux gens de se rattacher à du foot authentique, à l’ancienne. Peu importe les investisseurs qui viendront, l’Union Saint-Gilloise gardera toujours cette culture bruxelloise. 

Quand nous lui demandons de comparer un match de l’Union avec un match du Paris Saint-Germain, club qu’il apprécie également, il nous fait comprendre que ce sont deux choses différentes. « Paris, c’est incroyable. C’est 40 000 places. C’est le Parc des Princes, c’est l’un des plus beaux stades de France. La résonnance est incroyable. Il y a une belle ambiance. C’est un beau spectacle ». Mais Martin préfère de loin la convivialité de l’Union Saint-Gilloise. Comme il le dit, la passion d’un club, ce n’est pas trop sectaire, il y a une grande diversité de profils. Mais, il faut que les gens jouent le jeu : embrasser la culture du club, apprendre les chants, porter les couleurs de l’équipe. C’est ça qui fait la beauté et la popularité du football.  

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